
L’ancien protecteur du citoyen Me. Renan Hedouville activement recherché par l’ULCC.
Protecteur du Citoyen d’octobre 2017 à novembre 2024, Renan Hedouville est recherché par l’unité de lutte contre la corruption ( ULCC) dans le cadre de l'enquête pénale conduite à l'Office de la Protection du Citoyen (OPC) sur « des faits de passation illégale de marché public, d'abus de fonction, de détournement de biens publics et d'entrave au bon fonctionnement de la justice ». Sa gestion avait déjà été critiquée par des organisations de droits humains dont le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).
Alors qu’il était en poste depuis le 31 octobre 2017, Renan Hedouville a été remplacé en novembre dernier par Jean Wilner Morin. Des semaines avant, des organisations de droits humains avaient dénoncé sa gestion à la tête de l’Office de Protection du Citoyen. Ces organisations avaient dénoncé une gestion entachée de favoritisme et de népotisme, qui, selon elles, a gravement compromis l’intégrité de l’institution durant les sept années du mandat de Maître Hédouville.
L’Unité de Lutte Contre la Corruption s’était saisie du dossier et avait diligenté une enquête. Sauf que, après maintes invitations de l’ULCC, Renan Hedouville ne s’était pas présenté. Ce vendredi 14 mars, le dossier a connu un rebondissement retentissant.
Conformément aux dispositions de l'article 11, alinéa 2 du décret du 8 septembre 2004 créant l’institution, l'ULCC, dans le cadre de l'enquête pénale conduite à l'Office de la Protection du Citoyen (OPC) sur des faits de « passation illégale de marché public, d'abus de fonction, de détournement de biens publics et d'entrave au bon fonctionnement de la justice dit rechercher « activement » le citoyen Renan HEDOUVILLE, ancien Protecteur du citoyen, de nationalité haïtienne et de sexe masculin.
Les organisations signataires accusaient la gestion de Renan Hedouville de favoriser ses proches, dénonçant des pratiques de recrutement basées sur des liens familiaux plutôt que sur le mérite. Selon elles, des postes stratégiques ont été confiés aux membres de la famille de Maître Hédouville, en violation du décret de 2005 sur la fonction publique.
Parmi les exemples cités figurent Yolande Mayard Joseph, directrice générale de l’OPC, et ses proches, dont plusieurs occupaient des postes importants au sein de l'institution. Sa sœur, Mimose Mayard, était coordonnatrice de protection sociale. Son frère, Olson Mayard, occupait le poste de chef de services et de documentation, selon les organisations.
Aussi, David SImplice était le chef de la logistique et des services généraux à l'OPC. Il était le frère de Juliana Simplice Thomas, directrice des affaires administratives de l'institution. Alors qu’elle réside au Canada depuis un an, la Directrice Générale d’avant continuait de percevoir des privilèges liés à sa fonction.
Durant le mandat de Maître Hédouville, selon les organisations, les opportunités de voyages auraient été réservées exclusivement à ses proches, sans politique de formation pour les autres cadres. Ces missions semblaient avoir été monopolisées par une poignée de personnes de l'entourage de l’ancien Protecteur, alors même que des sommes importantes auraient été perçues sous forme de per diem pour des déplacements qui, dans certains cas, n’auraient jamais eu lieu. Ces fonds, selon les organisations, n’ont pas été réintégrés au Trésor public.
Selon les révélations de ces organisations, l'OPC entretenait un partenariat avec Avocats Sans Frontières Canada (ASFC) dans le cadre du projet « Accès à la Justice et Lutte contre l'Impunité en Haïti (AJULIH) ». Cependant, selon les organisations, ce partenariat a été rompu en raison de ce qui est décrit comme une mauvaise gestion et détournement des fonds. Plus de 2,2 millions de gourdes et 139 dollars américains n’auraient pas été justifiés, entraînant la résiliation de contrats pour plusieurs agents de terrain.
Après la sortie de l’arrêté, Me Renan Hédouville avait dénoncé l'arrêté présidentiel qui nomme le juge Jean Wilner Morin comme Protecteur du citoyen par intérim. Arrivé au terme de son mandat de 7 ans en tant que Protecteur du citoyen, il avait qualifié de "scélérat" l’arrêté du 12 novembre qui le remplace à la tête de l'OPC.
Par: Daniel Zéphyr
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