PubGazetteHaiti202005

Haïti/Insécurité: Les propositions de Guichard Doré « pour sortir de ce cycle et ne plus y retourner »

Guichard Doré, ex conseiller Jovenel Moïse

Lors de sa participation à l’émission “Le Rendez-vous avec Volcy Assad”, lundi 1er juillet 2024, l’ancien conseiller spécial de l’ancien président Jovenel Moïse, le professeur Guichard Doré a présenté diverses propositions au Conseil Présidentiel de Transition et au gouvernement « pour sortir du cycle de l’insécurité et ne plus y retourner ». Selon Doré, sans ces actions, la transition ne servirait à rien.


 Malgré la nomination d’un nouveau directeur général à tête de la Police Nationale d’Haïti et l’arrivée d’un premier contingent de policiers kenyans, les gangs poursuivent leurs actions violentes. 
Guichard Doré, invité lundi à l’émission « Le rendez-vous avec Volcy ASSAD », insiste sur le fait que les autorités doivent gérer l’insécurité de manière décisive avant le départ des agents de la MMAS. « Nous devons profiter de cette opportunité pour mettre en marche l’appareil de sécurité du pays », affirme-t-il.

Pour Doré, une réforme de la Police Nationale d’Haïti est nécessaire. « Je ne crois pas que la PNH, seule, puisse sécuriser le pays. Elle a prouvé son incapacité au cours des trente dernières années », explique-t-il, suggérant que l’institution soit placée sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales.

Doré estime que cette tutelle permettrait un meilleur partage des informations entre les collectivités territoriales et les délégations, le Ministère de l’Intérieur étant plus apte à gérer les aspects sécuritaires que le Ministère de la Justice.

Selon l’ex conseiller du président Jovenel Moïse, le Ministère de la Défense doit être présent sur tout le territoire national. Il demande qu’il soit déployé dans tous les départements pour la protection du territoire. « Il faut augmenter l’effectif des Forces Armées d’Haïti à 5 000 membres durant cette transition. Des recrutements sont nécessaires », plaide-t-il, en proposant également la création d’une garde républicaine au sein du ministère.

Cette garde républicaine, selon Doré, serait responsable de la sécurité des institutions démocratiques du pays, notamment le palais national, le parlement, la cour de cassation et les dignitaires de l’État. « Les militaires devraient sécuriser des lieux stratégiques comme la Citadelle Laferrière et d’autres monuments historiques », propose-t-il. « Si nous n’agissons pas ainsi, les gangs reprendront le contrôle du pays », avertit Richard Doré.

« Nous avons besoin d’une armée et d’un service central de renseignement »

La question du renseignement en Haïti reste problématique. Des fonds destinés au renseignement seraient souvent dilapidés. Doré estime que la présidence, comme sous Duvalier, devrait être informée chaque matin de la situation dans le pays. 

Le président Jovenel Moïse tentait de créer une agence de renseignement, mais le projet a suscité un tollé médiatique, certains opposants accusant Moïse de vouloir cibler ses adversaires. Toutefois, Doré indique que l’Office de Protection du Citoyen (OPC) a pris en main le texte et modifié plusieurs segments.

De plus, selon Doré, « il faut établir le Conseil de Sécurité et de Défense aux côtés de l’ANI ». L’accord ayant institué le Conseil Présidentiel de Transition a exigé la création d’un conseil de sécurité. Cependant, après deux mois de fonctionnement, ce conseil n’a toujours pas vu le jour.

« Quand je parle de l’appareil de sécurité, c’est de cela qu’il s’agit. Si nous ne faisons pas cela, nous manquerons cette transition, alerte Guichard Doré. Le prochain président, si la MMAS s’en va, pourrait faire face à une situation sécuritaire encore pire que celle actuelle ».

 

Guichard Doré était conseiller spécial du Président Jovenel Moïse. C'est sous le règne de Moïse que les gangs s'étaient fédérés et ont commencé à instaurer un climat de terreur dans le pays.

Dimanche dernier, des gangs ont attaqué pour la deuxième fois le commissariat de Gressier après que les policiers ont déserté. Ils avaient même commencé à détruire ses locaux. Il a fallu plus de 24 heures à la PNH pour reprendre le contrôle de l’infrastructure policière.

 

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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