Dans un communiqué publié ce jeudi 13 novembre, l’ancien délégué départemental du Centre, Budry Coriolan, a condamné avec fermeté le drame survenu à Hinche le 10 novembre, ayant coûté la vie au Dr Junior Chérilus. Profondément attristé, il exprime sa solidarité envers les victimes et appelle les dirigeants à faire toute la lumière sur cette tragédie qui plonge la commune de Hinche dans la douleur.
Agronome de formation, Budry Coriolan a passé six années à la tête de la délégation départementale du Centre, selon la note, une période qu’il décrit comme marquée par la stabilité et le dialogue entre les communautés. Aujourd’hui, il se dit profondément bouleversé par la tournure tragique des événements survenus à Hinche. « Ce qui s’est passé à Hinche est inacceptable. En tant que citoyen et ancien délégué, je ressens une douleur immense pour ces familles éprouvées et pour notre population du Plateau Central », a déclaré Budry Coriolan, agronome de formation, ayant passé six à ans à la tête de la délégation départementale du Centre.
Toujours selon lui, cette tragédie illustre une fois de plus la dégradation progressive de la situation sécuritaire dans le département et l’effritement inquiétant de la confiance entre les dirigeants et la population. « Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans un pays où la vie humaine n’a plus de valeur, où la justice est absente et où l’impunité devient la règle », déplore-t-il avec amertume.
Dans son message, Budry Coriolan appelle la justice haïtienne à réagir sans délai. « Les autorités doivent faire toute la lumière sur ces événements. Les responsables doivent être identifiés, arrêtés et jugés, afin que les victimes puissent obtenir justice », plaide l’ancien délégué. Pour lui, seule une justice ferme, indépendante et impartiale pourra briser cette spirale de violence qui endeuille trop souvent les familles du Plateau Central. « La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur », insiste-t-il, rappelant que la paix durable ne peut s’enraciner que dans la vérité et la justice.
Budry Coriolan invite la population du département du Centre à garder son calme. « Nous devons faire preuve de retenue, d’humanité et de solidarité », exhorte-t-il, demandant aux habitants de Mirebalais et de Saut-d’Eau, deux communes particulièrement touchées par les déplacements récents, de se rassembler autour de la paix. « Nos frères et sœurs doivent pouvoir rentrer chez eux sans crainte. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons rebâtir notre région », ajoute-t-il.
Pour M. Coriolan, le Plateau Central traverse une période critique où les divisions internes ne peuvent qu’aggraver la situation. D’où son appel pressant à « une harmonie entre le Haut Plateau et le Bas Plateau ». Selon lui, « seule une action concertée permettra de restaurer la confiance entre les habitants, de renforcer la sécurité et de rétablir la dignité de notre département ».
Dans le département du Centre, les habitants de Mirebalais, de Thomonde ou encore de Boucan-Carré ne sont pas épargnés. Les attaques armées, les routes coupées et les enlèvements se multiplient. Au-delà de la tragédie de Hinche, l’ancien délégué replace son message dans un cadre national. Il rappelle que la violence des gangs pousse chaque jour davantage de familles à fuir leur domicile: « Aujourd’hui, plus de 1,4 million de personnes sont déplacées internes à cause de la violence. C’est une catastrophe humaine »
L’ancien délégué est convaincu que la paix, la sécurité et la justice ne seront possibles que si les autorités entendent enfin la voix des citoyens du Plateau Central. « Nous devons cesser de pleurer nos morts et commencer à protéger nos vivants », a-t-il conclu.
À l'emission Le Rendez-Vous avec Volcy Assad sur Gazette Haiti News le mardi 11 novembre 2025, l’actuel délégué départemental du Centre, Frédérique Océan, rejette fermement toute implication dans l’assassinat du Dr Junior Chérilus, survenu lors de violents affrontements du 10 novembre à Hinche.
En revanche, il a évoqué la possibilité d’un conflit d’intérêts avec le commissaire du gouvernement, suggérant que le mandat pourrait être motivé par des considérations personnelles plutôt que par une véritable quête de justice. Frédérique Océan affirme par ailleurs que, lors de l’attaque armée contre le complexe administratif de Hinche, ses agents avaient déjà été désarmés et qu’il ne se trouvait pas sur les lieux.
À noter, le lundi 10 novembre 2025, un mouvement de protestation a éclaté à Hinche suite à la décision du délégué départemental du Centre, Frédérique Occean, d’exiger des employés de la délégation qu’ils présentent leur lettre originale de nomination. Mécontents, ces derniers ont alors fermé le complexe administratif.
Arnold Junior Pierre
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