Le torchon brûle au sein du conseil présidentiel. Après les accusations de l’actuel chef de la transition Fritz Jean contre certains de ses pairs dans les colonnes du Nouvelliste, le conseiller-président Emmanuel Vertilaire n’a pas tardé à réagir. Sur X, il dénonce ce lundi 09 juin 2025 « l’égo stérile » qui « fracture l’unité » et le « cannibalisme politique » au sein du CPT.
Depuis près de deux mois, aucun conseil des ministres n’a été organisé par le CPT afin de statuer sur des dossiers importants relatifs à l’intérêt national. À la base de ce blocage, des désaccords entre l’actuel coordonnateur du pouvoir exécutif et certains membres du conseil.
Sur son compte X, le représentant du parti Pitit Dessalines Emmanuel Vertillaire brise le silence pour dénoncer ce qu’il appelle « un cannibalisme politique qui n’a jamais enfanté la paix, encore moins dans les heures sombres ».
« Quand l’égo stérile fracture l’unité, le devoir d’État impose de bâtir des ponts. Ce n’est pas en fracturant que l’on gouverne, mais en rassemblant. Je n’appartiens à aucun groupe. Le seul groupe auquel je me réclame est celui des femmes et des hommes qui vivent dans les camps de déplacés et qui ont besoin de retourner chez eux », a écrit Emmanuel Vertillaire.
« Je suis du côté de la population prise en otage, qui exige que l’ordre républicain soit rétabli, que les gangs soient neutralisés et que la vie reprenne ses droits », a souligné le représentant de Jean Charles Moise au CPT, arguant que sa seule loyauté va à Haïti- à cette Haïti meurtrie qui refuse de sombrer, à cette nation qui attend non des querelles intestines, mais un sursaut de responsabilité.
« L’histoire l’enseigne avec constance: le cannibalisme politique n’a jamais enfanté la paix, encore moins dans les heures sombres. La transition ne saurait être le terrain des ambitions démesurées, mais le socle d’un renouveau », a conclu Vertilaire dans sa publication.
L’intervention d’Emmanuel Vertillaire fait suite à l’interview accordée au journal Le Nouvelliste par Fritz Alphonse Jean indiquant que c’est lui qui a décidé de ne pas organiser de Conseils des ministres.
« Nous n’avons pas de difficultés à organiser un Conseil des ministres. Moi comme coordonnateur du CPT, j’ai dit que le Conseil des ministres n’est pas une question de nomination de directeurs généraux incompétents », a confié Fritz Alphonse au journal lors d’un entretien téléphonique, samedi dernier.
Selon le représentant de l’accord de Montana au CPT, « le Conseil des ministres doit permettre d’aborder les problèmes structurels pour changer le pays», exprimant « son désaccord à une série de décision prise par le ministère des Affaires étrangères notamment des centaines de personnes sans qualification nommées dans la diplomatie, ce qui constitue une honte pour le pays à l’étranger ».
Une division déballée au grand jour au sein du conseil présidentiel de transition à trois du mandat de Fritz Jean qui doit céder sa place le 07 aout prochain à Laurent St-Cyr.
Léon Kersivil
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