De retour d’une mission diplomatique en Colombie et au Salvador, le Conseiller-Président Leslie Voltaire présente les fruits de ses démarches pour renforcer l’engagement régional en faveur de la sécurité d’Haïti.
Après une tournée diplomatique de plusieurs jours, le Conseiller-Président Leslie Voltaire est rentré à Port-au-Prince ce mercredi 4 juin 2025. À son arrivée au salon diplomatique de l’aéroport international Toussaint Louverture, il a tenu un point de presse pour faire le point sur sa participation au sommet de l’Association des États de la Caraïbe (AEC) à Carthagène, en Colombie, et sur les discussions bilatérales menées au Salvador.
Le sommet de Carthagène, organisé à l’occasion du 30e anniversaire de la convention fondatrice de l’AEC, a été pour Haïti une plateforme stratégique dans sa quête d’un soutien international face à une crise sécuritaire qui s’aggrave. Accompagné du ministre des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, M. Voltaire a représenté le Conseil présidentiel de transition (CPT), dans un contexte marqué par la montée en puissance des gangs armés et l’instabilité politique.
Lors des travaux, l’organisation a officiellement transféré sa présidence de la Colombie au Panama. Mais au-delà de ce passage symbolique, plusieurs pays membres ont exprimé leur solidarité envers Haïti. Leurs promesses ont pris une forme concrète : le Panama a ainsi annoncé l’envoi de 200 soldats-policiers dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS).
« La solidarité régionale est indispensable pour surmonter cette crise. Le Panama s’engage à apporter un appui concret, notamment à travers la participation de ses forces de sécurité », a déclaré Leslie Voltaire devant la presse.
Après la Colombie, le Conseiller-Président s’est rendu à San Salvador, où il a été reçu par le vice-président salvadorien Félix Ulloa. Cette rencontre a permis de renforcer la coopération entre les deux pays, dans la perspective d’une participation plus active du Salvador à la MMSS. Le pays, déjà impliqué en Haïti depuis janvier 2025 avec un contingent militaire, a promis d’accroître sa contribution avec des effectifs supplémentaires et des moyens médicaux, notamment des hélicoptères pour les évacuations d’urgence.
Selon M. Voltaire, les autorités salvadoriennes se sont également engagées à participer à l’élaboration d’un plan de sécurité conjoint. Ce plan viserait à soutenir davantage la Police nationale d’Haïti (PNH), largement dépassée par les violences perpétrées dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Depuis l'arrivée des premières troupes de la MMSS, dirigée par le Kenya, la situation sécuritaire reste tendue. Les habitants attendent avec impatience des résultats tangibles. Les gangs continuent de contrôler des quartiers entiers, rendant difficile tout retour à la normale.
« Nos efforts diplomatiques ne sont pas vains. Ces engagements montrent que la région prend conscience de l’urgence de la situation en Haïti. Il nous faut maintenant transformer ces promesses en actions sur le terrain », a affirmé M. Voltaire.
Ce retour de mission constitue-t-il un tournant décisif ? Haïti, isolée depuis trop longtemps, semble enfin trouver un écho auprès de ses voisins caribéens et centraméricains. La coopération sécuritaire prend forme, et la présence militaire étrangère se renforce.
Mais dans les rues de la capitale, les citoyens restent prudents. Entre promesses diplomatiques et réalité du terrain, le fossé est encore grand. La mobilisation autour de la MMSS offre-t-elle une réponse suffisante à la crise sécuritaire haïtienne ? Le dialogue régional, aussi prometteur soit-il, sera-t-il suivi d’actions concrètes et durables ?
Ce bilan diplomatique est-il porteur d’un réel espoir pour Haïti, alors que la mobilisation autour de la MMSS s’intensifie et que la coopération régionale apparaît désormais comme une condition indispensable au rétablissement de l’ordre et de la sécurité ?
Arnold Junior Pierre
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