
Lors de son intervention ce vendredi 16 mai 2025 à l’émission le Rendez-vous avec Volcy Assad, le délégué départemental du Centre Frédérique Occean a confirmé l’atterrissage suspect de trois hélicoptères hier, jeudi à Savane Diane. Selon les déclarations du délégué présent sur les lieux, les autorités locales ont discuté avec les personnes se trouvant à bord de deux de ces trois hélicoptères. Il affirme qu’elles [ autorités, NDLR] n’ont pas pu s’approcher vers l’autre hélicoptère suite à son hélice qui ne cessait de tourner. Cet hélicoptère a rebroussé chemin sans aucun constat.
Trois hélicoptères jugés suspects ont atterri dans l’après-midi du jeudi 15 mai 2025 à Savane Diane, Communes de Saint-Michel de l'Antalaye (Artibonite), Maïssade (Centre), Pignon , Saint-Raphaël (Nord). Intervenant à l’émission le Rendez-vous ce matin, le délégué départemental du Centre a fait le point sur la situation.
Il dit avoir d’abord reçu un appel de son service de renseignement signalant l’atterrissage forcé d’un avion à Savane Diane. Le délégué départemental du Centre au courant de nombreux atterrissages d’avions et certains actes malhonnêtes qui ont l’habitude de se produire à Savane Diane a contacté en toute urgence le directeur départemental de la Police du Centre Delin Boyer. Ce dernier déjà informé des faits a dépêché sur les lieux une équipe qu’il a rejointe par la suite.
Le délégué départemental du Centre de son côté accompagné de son équipe a quitté la commune de Mirebalais pour se rendre également à Savane Diane. Des agents de la Police Nationale d’Haïti étaient sur place.
A son arrivée, il a constaté un hélicoptère avec deux pilotes de nationalité américaine à bord. Des membres de la population en colère suite à la situation sécuritaire qui règne dans le département du Centre plus précisément dans les communes de Mirebalais et Saut-d’Eau ainsi que dans le département de l’Artibonite voulaient passer à l’action puisque la situation paraissait suspecte, rapporte le délégué.
Questionnés par les autorités locales, ils ont indiqué qu’ils venaient de Caracol et qu’ils sont en mission pour la Primature. ils ont été contraints d’atterrir suite à une difficulté. Ils ont présenté un document d’autorisation de l’Office National de l'Aviation Civile.
Environ 5 minutes après un deuxième hélicoptère a atterri. L’hélice de cet hélicoptère ne cessait de tourner. Personne ne pouvait l’approcher. Les autorités n’ont malheureusement pas pu identifier les gens qui se trouvaient à bord et s’il contenait d’autres choses, a fait savoir le délégué. Une situation qui paraît préoccupante.
Peu de temps après un troisième a atterri. 4 hommes portant des uniformes et des vestes de « Taks Force » sont descendus, explique Me Occean, ignorant s’il s’agissait de « Taks Force Primature ». Ces derniers ont déclaré qu’ils sont des policiers, en mission pour la Primature. Ils avaient plusieurs armes à feu en leur possession. Ces hommes sans vouloir donner trop de détails ont affirmé qu’ils venaient de Caracol en direction de Port-au-Prince. Ils ont fait un faux atterrissage, ont-ils fait savoir.
Selon les informations recueillies par le délégué départemental du Centre, les deux hélicoptères suivants étaient venus en renfort au premier qui avait fait un atterrissage forcé suite à une panne. Cet hélicoptère et les deux pilotes sont jusqu’à présents à Savane Diane. Ils sont sous contrôle des agents de la Police.
Le délégué du département du Centre a indiqué qu’il n’a pas encore la possibilité de communiquer avec les membres du gouvernement, qui ne l’ont pas encore contacté non plus.
La Primature n’a pipé mot autour de ce dossier .
Cet incident est arrivé au moment où les départements du Centre et Artibonite sont sous le contrôle des gangs. Depuis la fin du mois de mars la situation sécuritaire s’est aggravée dans le département du Centre plus précisément dans les communes de Mirebalais et Saut-d’Eau situés. Ces communes ont été la cible des gangs armés. Ils ont assassiné plusieurs personnes, vandalisé, pillé des boutiques, incendié des maisons, contraint des membres de la population à fuir leurs maisons et détruit le commissariat de la Ville de Mirebalais.
Selon un bilan publié le 6 avril par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 31 000 habitants de Mirebalais et de Saut-d’Eau ont été forcés de fuir leur domicile depuis le 31 mars dernier suite aux assauts des gangs. 31 586 personnes déplacées sont réparties dans 6 324 ménages.
Par: Daniella Saint-Louis
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