Après une embuscade meurtrière à Kenscoff le 30 avril 2025 (dimanche des Pâques) ayant coûté la vie à plusieurs militaires haïtiens, la Présidence et la Primature ont exprimé leur solidarité avec les Forces Armées d’Haïti et rendu hommage aux « soldats tombés pour la patrie ».
Le conseil présidentiel de transition a exprimé, dans un communiqué daté du lundi 21 avril, sa « profonde tristesse » à la suite de l’attaque armée survenue la veille à Kenscoff, au cours de laquelle, « deux (2) valeureux militaires des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) ont tragiquement perdu la vie, et quatre (4) autres ont été blessés dont deux (2) grièvement, dans l'exercice de leur noble mission ».
« Ces soldats tombés au champ d'honneur rejoignent le panthéon des martyrs de la sécurité nationale. Leur sacrifice ne sera pas vain », poursuit la note. « Leur engagement restera à jamais gravé dans la mémoire collective de la Nation et dans les annales glorieuses des FAD’H. »
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) adresse ses « plus sincères condoléances aux familles éplorées, à leurs frères et sœurs d’armes, ainsi qu’à l’ensemble de l’institution militaire ». Il réaffirme aussi « son engagement à poursuivre sans relâche la lutte contre l’insécurité, à soutenir la modernisation des forces de sécurité et à œuvrer résolument pour le rétablissement de la paix et de la stabilité à travers tout le territoire national ».
De son côté, la Primature, dans un communiqué publié dès dimanche 20 avril, a évoqué la mort de « trois de nos valeureux militaires » à Kenscoff. « Ils sont tombés en héros, les armes à la main, en défendant la patrie qu’ils ont juré de protéger », lit-on dans cette note. Le gouvernement haïtien salue leur mémoire et les qualifie de « fils dignes de la Nation, des défenseurs de notre souveraineté ».
« Leur sacrifice renforce notre détermination commune à reprendre le contrôle de notre territoire et à rétablir la paix », affirme la Primature, ajoutant que la bataille contre l’insécurité « sera menée avec courage, discipline et unité — jusqu’à la victoire ».
L’embuscade s’est produite alors qu’un véhicule militaire transportant neuf soldats circulait dans les hauteurs de Kenscoff. Les assaillants, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), étaient embusqués dans un bâtiment en hauteur et ont ouvert le feu. Le bilan communiqué par l’organisation fait état d’au moins trois militaires tués et six blessés dans ce convoi de 9 soldats.
Toujours selon le RNDDH, cette attaque serait survenue en représailles à une opération menée la veille dans la même zone, durant laquelle une quarantaine de bandits auraient été tués, grâce notamment à l’utilisation de drones explosifs. Malgré ces efforts offensifs, l’organisation s’inquiète du fait que les autorités peinent à maintenir une présence durable dans les zones ciblées, ce qui laisse place à une rapide réorganisation des groupes armés.
Toutefois, un flou persiste sur le bilan humain. Tandis que la Primature évoque trois morts, la Présidence n’en mentionne que deux. Cette divergence soulève des questions sur la cohérence de la communication gouvernementale dans un contexte aussi sensible.
Wideberlin SENEXANT
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