
Un ancien maire haïtien a été reconnu coupable vendredi par la justice américaine d’avoir menti sur son implication dans une campagne brutale visant à tuer et torturer ses opposants politiques afin d’obtenir une carte verte lui permettant de résider aux États-Unis, selon un article de reuters paru ce 28 mars.
Jean Morose Viliena, aujourd’hui résident permanent légal aux États-Unis, travaillait comme chauffeur de camion et vivait à Malden, Massachusetts, au moment de son inculpation en 2023. Un jury fédéral de Boston l’a reconnu coupable de trois chefs d’accusation de fraude de visa.
Ces poursuites pénales ont été annoncées un jour après qu’un autre jury, dans une affaire civile distincte, a condamné l’ancien maire de la commune des Irois à verser 15,5 millions de dollars à trois Haïtiens qui l’accusaient de les avoir persécutés, eux ou leurs proches.
Jean Morose Viliena, âgé de 52 ans, fait appel de cette décision et clame son innocence. Le juge fédéral F. Dennis Saylor, en charge de l’affaire, a fixé l’audience pour le prononcé de la peine au 20 juin. L’avocat de Viliena n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
Selon les procureurs, en 2008, lorsqu’il a demandé un visa pour les États-Unis, Viliena a affirmé dans un formulaire qu’il n’avait jamais ordonné, exécuté ou facilité des meurtres extrajudiciaires, des assassinats politiques ou d’autres actes de violence contre le peuple haïtien.
Or, après avoir été élu maire des Irois en décembre 2006, Viliena aurait personnellement commis ou ordonné des actes de mutilation, de violence, d’humiliation et de meurtre contre ses adversaires politiques, selon l’accusation.
Parmi les victimes figurent David Boniface, Juders Yseme et Nissage Martyr, les trois Haïtiens ayant engagé l’action civile contre lui.
Cette plainte, déposée en 2017, s’appuie sur le Torture Victim Protection Act, une loi américaine permettant aux victimes de poursuivre en justice des responsables étrangers accusés d’assassinats extrajudiciaires ou de torture lorsque les voies de recours dans leur pays d’origine sont épuisées.
Les procureurs affirment qu’en 2007, Viliena a dirigé un groupe d’hommes armés jusqu’au domicile de Boniface, où ceux-ci ont battu et abattu son frère. En 2008, il aurait ensuite mobilisé un autre groupe qui aurait battu et tiré sur Martyr et Yseme au sein d’une station de radio communautaire.
Avec Reuters
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