Des dizaines de policiers affiliés au Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17) ont organisé, ce lundi 24 février 2025, un sit-in devant la Villa d’Accueil, où siège le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), plus précisément à l’entrée, sur la route de Bourdon. À travers cette mobilisation, ils dénoncent la montée en puissance des gangs armés et réclament des ressources adéquates pour renforcer la Police nationale d’Haïti (PNH).
Munis de pancartes et scandant des slogans contre l’insécurité, les manifestants ont tenu à exprimer leur frustration. Cependant, les forces de l’ordre, notamment des agents de l’Unité départementale de maintien de l’ordre (UDMO), ont bouclé tous les accès à la Villa d’Accueil.
« Nous demandons aux autorités de nous fournir les équipements nécessaires pour combattre les criminels qui terrorisent la population », a déclaré Garry Jean Baptiste, porte-parole du SPNH-17.
Les policiers syndiqués mettent en garde contre une détérioration supplémentaire de la situation si des mesures concrètes ne sont pas prises dans les plus brefs délais. Selon eux, seule une PNH mieux équipée et soutenue par les Forces armées d’Haïti (FAD’H) pourra restaurer l’ordre dans les zones sous l’emprise des gangs.
Lors de la manifestation, plusieurs intervenants ont exprimé leur scepticisme quant à l’efficacité de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), qui doit épauler la PNH dans la lutte contre l’insécurité.
« Cette mission ne peut pas remplacer une police nationale bien équipée et bien structurée », a déclaré un manifestant, soulignant l’urgence pour l’État haïtien de doter ses forces de l’ordre de moyens adéquats.
Parallèlement à cette mobilisation, les tensions s’accentuent entre certains syndicats policiers et des acteurs de la société civile. Dans une note publique, le Syndicat national des policiers haïtiens (SYNAPOHA) a dénoncé « une campagne de dénigrement » menée, écrit-il, par Pierre Espérance, directeur du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), à l’encontre de Lionel Lazarre, l’un des dirigeants du SPNH-17. Selon le SYNAPOHA, ces attaques répétées, entamées depuis juillet 2024, viseraient à discréditer le syndicaliste sans apporter de preuves tangibles.
Dans un contexte où la crise sécuritaire ne cesse de s’aggraver, les forces de l’ordre continuent de réclamer de meilleures conditions de travail et une stratégie plus efficace pour restaurer la paix à travers le pays.
Arnold Junior Pierre
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