PubGazetteHaiti202005

Montana et le Collectif du 30 janvier exigent le retrait des conseillers présidentiels éclaboussés dans l’affaire BNC

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Les représentants du Bureau de Suivi de l’Accord de Montana et de celui du 30 janvier, deux groupes signataires de l’accord du 3 avril 2024, ont adressé une correspondance à Edgard Leblanc, président du Conseil de la Transition, pour exiger des mesures conservatoires contre les trois présidents-conseillers Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire. 

Il s’agit d’un véritable rebondissement dans l’affaire opposant le Président du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti et les trois conseillers présidentiels. Deux structures représentées au conseil présidentiel exigent le retrait des conseillers-présidents indexés dans l'affaire des 100 millions de gourdes de la BNC. 

Dans la correspondance en question, ces signataires demandent l’ouverture d’une enquête approfondie pour prévenir d’éventuelles autres dérives et pour sanctionner les responsables. De plus, elles appellent à un audit général de l’administration publique ainsi qu’à un examen minutieux de la mise en œuvre de l’accord du 3 avril 2024.

 


« Les récentes révélations concernant la tentative de corruption impliquant les ‘Présidents-Conseillers’, confirmées par une lettre émise par le Président du Conseil d’Administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC) et une plainte déposée auprès de l’ULCC, ternissent l’image des hauts responsables de l’État », écrivent les signataires de l’accord du 3 avril 2024 dans leur lettre envoyée à Edgard Leblanc. 

Aussi, Montana et le collectif du 30 janvier ont fustigé l’attitude silencieuse des autres membres du Conseil de la Transition ainsi que celle du gouvernement face à cette situation. « Il est inconcevable que l'Exécutif bicéphale, structuré autour du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) que vous avez le privilège de présider, demeure silencieux face aux graves soupçons de corruption qui pèsent sur certains de ses membres et entachent dans l'opinion publique l'honorabilité de l'Exécutif de Transition », estiment-ils.


« Malgré les dénonciations publiques, les plaintes formelles, et les attentes de la population, il est inacceptable que ni les autres membres du CPT, ni le Chef du Gouvernement ne prennent les mesures que le droit, la morale et le contexte politique imposent en de pareilles circonstances », ajoutent Montana et le collectif du 30 janvier. 

Par conséquent, les signataires exigent « des mesures conservatoires contre les trois << Conseillers-Présidents >> indexés dans le scandale de corruption de la BNC ». « Cette mesure permettra à la justice de suivre sereinement son cours, de rétablir la confiance du peuple haïtien dans la Présidence symbolisée aujourd'hui par le Conseil Présidentiel de Transition et de garantir le succès de la Transition », croient les signataires.

Ils demandent que des dispositions soient prises « au niveau du Conseil Présidentiel de Transition pour mettre résolument en application le projet consensuel de transformation pacifique de notre société, porté par l'Accord du 3 avril 2024 ». 

« Cela devrait se manifester dans la mise en place de manière objective et participative, conformément aux mécanismes de mise œuvre convenus dans l'Accord, des grands chantiers de la transition comme: la mise en place d'un gouvernement d'union nationale; l'organe de contrôle de la transition; le conseil national de sécurité; l'installation d'un comité consensuel de pilotage de la Conférence Nationale et la réforme constitutionnelle; la constitution de la Commission Vérité, Justice, Réparation; des consultations transparentes pour la mise en place d'un Conseil Electoral Provisoire crédible, l'organisation d'élections apaisées, inclusives et transparentes d'ici au 7 février 2026 », arguent-ils.

Aucun secteur ayant son représentant au sein du Conseil Présidentiel de Transition n’avait jusque-là une telle position. Les 3 regroupements politiques ayant leurs représentants éclaboussés dans cette affaire ont évoqué la carte de la présomption d’innocence et réaffirmé leur plein soutien à leur représentant. Ce dossier semble être loin d’être terminé.

 


Par: Albert Gazette Haïti News 

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