Pierre Espérance dresse un bilan négatif des premiers mois de la transition dirigée par le CPT et Garry Conille

Pierre Espérance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a livré un constat accablant, ce mercredi 7 août 2024, des premiers mois de la transition politique sous la direction du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du Premier ministre Garry Conille. Intervenant à l’emission Le Rendez-Vous avec Volcy Assad, le défenseur des droits humains n'a pas mâché ses mots en déclarant que les autorités actuelles sont engagées sur une voie périlleuse.

Quatre mois après le début de cette transition, marquée par l'absence d'Ariel Henry, les interrogations se multiplient déjà, et l'heure des premiers bilans approche. Les analyses dressées ne sont guère flatteuses pour les équipes du CPT ainsi que pour le gouvernement dirigé par Garry Conille. Pierre Espérance fait partie de ceux qui estiment que cette phase politique a démarré sous de mauvais auspices.

« Dans tous les pays du monde où l'on parle d'État de droit, il existe des indicateurs permettant de l'attester. Sous Jovenel Moïse, ces indicateurs étaient en rouge. Sous Ariel Henry, ils l'étaient toujours. Avec cette nouvelle équipe formée du CPT et de Garry Conille, tous les indicateurs en matière d'État de droit et de gouvernance demeurent au rouge », analyse Pierre Espérance, soulignant que le pays « a déjà perdu quatre mois ».

Les indicateurs évoqués par Pierre Espérance incluent, entre autres, la justice et la sécurité, piliers fondamentaux de l'État de droit. « Qu'a-t-on fait pour la sécurité depuis le début de cette transition ? Qu'a-t-on fait pour la justice ? » s'interroge M. Espérance, tout en reconnaissant l'ordonnance émise concernant le massacre de La Saline. Il déplore, toutefois, l'absence de communication publique de la part des autorités sur cette question cruciale.

« Tous les territoires perdus sous Ariel Henry sont devenus des zones de non-droit encore plus inquiétantes. Carrefour est désormais un territoire perdu », affirme Espérance, rappelant le transfert de détenus de Carrefour à Petit-Goâve.

De surcroît, le Directeur Exécutif du RNDDH annonce que l’institution qu'il dirige est en train de documenter le premier massacre perpétré contre la population sous le régime de la transition dirigée par le CPT et le Premier ministre Garry Conille. Ce massacre dont il parle a eu lieu à Gressier. M. Espérance n'exclut pas que la Police Nationale d’Haïti ait réussi à neutraliser plusieurs bandits armés, mais les préoccupations demeurent.

Par: Gazette Haïti News