PubGazetteHaiti202005

Haïti: Crise migratoire/ Crise Politique:  des ténors du Sénat américain très critiques envers l'administration Biden/Harris

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Le président de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, Bob Menendez, soutenu par 15 autres sénateurs du congrès, a adressé une lettre le 7 octobre 2021 au secrétaire de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas et au secrétaire d’État américain Antony Blinken pour exprimer leur indignation et leur déception face au
« traitement cruel des migrants Haïtiens ». Ces ténors du congrès ont appelé à la nomination d'un envoyé spécial pour Haïti, en remplacement de Daniel Foote, qui a démissionné à cause du sort réservé aux migrants haïtiens.







L’épisode du traitement inhumain infligé aux migrants majoritairement haïtiens qui campaient à la frontière américano-mexicaine, fin septembre dernier continue de dominer l’actualité politique aux USA. après la démission avec fracas de l’envoyé spécial des Etats-Unis en Haïti Daniel Foote suivie de celle  d’Harold Koh, haut fonctionnaire du service juridique au Département d’ État Américain, un groupe d’une quinzaine de sénateurs américains en rajoute une couche dans une correspondance adressée au secrétaire de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas et au secrétaire d’État américain Antony Blinken.



« Nous écrivons pour ajouter nos noms à la vague de voix exprimant l'indignation et la déception par rapport au traitement cruel des Haïtiens à notre frontière et à leurs déportations sommaires », peut-on lire dans cette correspondance qui critique cette vague de déportations alors que le secrétaire Mayorkas avait déclaré que le pays « connaissait de graves problèmes de sécurité, troubles sociaux, augmentation des violations des droits de l'homme, pauvreté et manque de ressources de base. ». « Les conditions en Haïti après le tremblement de terre sont bien pires que lorsque la désignation est entrée en vigueur », indiquent-ils.





Revoir la possibilité de demande d’asile



Sans passer par 4 chemins, ces sénateurs ont demandé à l'administration d'établir un programme de réintégration pour les rapatriés, et de travailler avec des partenaires dans la région pour s'assurer que les Haïtiens en dehors de leur pays d'origine aient accès à la protection et à l'assistance.  « Nous vous demandons de vous assurer que les Haïtiens se présentant à la frontière soient en mesure de demander l'asile », ont-ils écrit appelant au passage l'administration à aider à jeter les bases de l'émergence en Haïti.



Désigner le remplaçant de Daniel Foote



Ces sénateurs qui disent déplorer la démission de l'envoyé spécial des Etats-Unis en Haïti Daniel Foote ont fortement encouragé la désignation d’un nouvel envoyé spécial aux fins d’aider Haïti. « Nous déplorons la démission de l'envoyé spécial Foote en ce moment critique », ont-ils écrit estimant que cette situation survient dans un moment où le pays fait face aux séquelles du tremblement de terre du 14 août, la faim et l’après Jovenel Moise, président d’alors assassiné.

« Nous réitérons notre appel à l'administration Biden pour qu'elle agisse rapidement en nommant un nouvel Envoyé spécial pour Haïti, et de travailler avec nos partenaires internationaux dans toute la région pour trouver des solutions immédiates qui placent les besoins de protection des migrants haïtiens et la stabilité à long terme d'Haïti au cœur de notre approche », ont écrit les 16 sénateurs.



« Le 7 juillet 2021, le président d’Haïti, Jovenel Moïse, a brutalement été assassiné. Son assassinat a ébranlé les fondations de la deuxième plus ancienne démocratie de l’hémisphère. La longue crise politique s’est aggravée sur fond de luttes pour le pouvoir, incluant les récentes allégations que l’actuel Premier ministre pourrait être lié à ce complot d’assassinat. Les perspectives d’élections sont sombres. La rédaction récente unilatérale et l’introduction d’une nouvelle constitution, sans un processus de consultation approprié menacent de faire dérailler encore plus les perspectives de paix en Haïti », ont-ils fait remarquer notant les allégations récentes faisant croire que  le Premier ministre pourrait être lié au complot d'assassinat.



« De grandes parties du pays restent hors du contrôle du gouvernement », affirment ces ténors du Sénat américain croyant mordicus que les  institutions haïtiennes sont totalement incapables de fournir des services de base ou de fournir un semblant de sécurité citoyenne.



« Au cours de nos vies, nos frères et sœurs haïtiens ont enduré des dictatures, des crises constitutionnelles, de l'insécurité, les pandémies, les catastrophes naturelles, les déplacements forcés, l'assassinat de leur président, et la prise de contrôle criminelle de leurs communautés. Nos communautés au États-Unis ont prospéré grâce à la présence d'immigrants haïtiens et de leurs enfants américains », peut-on lire dans la correspondance signée par  Bob Menendez, le président de la commission Affaires étrangères, le chef de la majorité au Sénat Chuck Schumer (D-N.Y.), les Ron Wyden (D-Ore.), Cory Booker (D-N.J.), Patrick Leahy (D-Vt.), Richard Blumenthal (D-Conn.), Ed Markey (D-Mass.), Ben Cardin (D-Md.), Sherrod Brown (D-Oh.), Jeff Merkley (D-Ore.) Tammy Duckworth (D-Ill.), Elizabeth Warren (D-Mass.), Raphael Warnock (D-Ga.) Alex Padilla (D-Calif.), Bernie Sanders (I-Vt.), et Michael Bennett (D-Colo.).    



Après les différentes rencontres réalisées avec plusieurs secteurs de la vie nationale, les émissaires américains dont le secrétaire d’Etat adjoint aux affaires académiques Brian Nichols et l’assistant spécial auprès du président des États-Unis d’Amérique Juan Sebastian Gonzalez se sont excusés après les images glaçantes montrant des migrants dont majoritairement haïtiens maltraités par des agents à cheval à la frontière américano-mexicaine.



Cette situation a occasionné les démissions de Daniel Foote, envoyé spécial des États-Unis et d’Harold Koh, haut fonctionnaire du service juridique au Département d’ État Américain.


 

Crédit Photo: AFP 

 

Par : Daniel Zéphyr

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