PubGazetteHaiti202005

Dossier des 25 présumés kidnappeurs: « le ministre de la justice avilit ces jeunes », selon Me Arnel Rémy 

.

Lors d'un point de presse jeudi 13 mai dans les locaux du Palais de la Justice de Port-au-Prince, les avocats du Cabinet Advocatus Law dénoncent l'arrestation des 25 personnes à Bizoton 6, mercredi 5 mai dernier par la police. Selon ces avocats, cette arrestation n'a aucun motif valable et constitue de graves violations des droits de l’homme .
 
La nouvelle de l’arrestation des 25 présumés kidnappeurs dans la commune de carrefour mercredi 5 mai dernier par la police nationale d’Haïti a enflammé la toile après que le ministre de la Justice, Rockefeller Vincent a publié cette information sur son compte Twitter: «Près de 25 présumés kidnappeurs et cambrioleurs ont été appréhendés hier soir par la Police Nationale d’Haïti, lors d’une opération dans le quartier dénommé « Chavez » dans la Commune de Carrefour ».
 
Dans la note de la PNH en date du 6 mai pour annoncer l’arrestation de ces personnes dans la localité de « Chavez » dans la commune de Carrefour, la police nationale avait déclaré que la plupart des personnes appréhendées faisaient l’objet de l'avis de recherche pour leur présumée implication dans des actes criminels 
 
Au Palais de justice de Port-au-Prince, jeudi 13 mai, Me Arnel Rémy qui intervenait au nom du Collectif des avocats défendant cette affaire, se dit stupéfié de remarquer lors de la communication des pièces que « ces individus sont accusés d’association de malfaiteurs et d’actes de banditisme ».

 En ce qui a trait aux actes de banditisme reprochés à ces personnes, Me Arnel Rémy dit n’avoir pas pris connaissance de cette infraction dans le code pénal haïtien. « L'acte de banditisme n’existe pas dans le code pénal haïtien », a martelé Me Arnel Rémy, ajoutant que la loi ne prévoit pas cette infraction et qu’elle n’est pas punissable non plus.
 
Me Arnel  Remy se dit étonné que le Commissaire Quebex Jean en charge de cette affaire a déclaré qu’il ne mettrait pas ces personnes en liberté sans avoir consulté son supérieur hiérarchique. 
 
L’homme de loi a pointé du doigt le ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Rockefeller Vincent, qui d’après lui s’arroge le droit d'avilir ces jeunes. Me Arnel a fait référence à la déclaration universelle des droits de l’homme en son article 11 qui stipule « Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées »
 
Me Arnel Rémy, dit toutefois être en train de préparer une requête suivie d’ordonnance pour une autre action en Habeas Corpus au cas où le Commissaire ne procéderait pas à la libération de ces personnes.
 
Parallèlement, les parents de ces personnes arrêtées, ont exprimé leur inquiétude face à la situation. 

« Libérez mon fils , il n'a rien à voir dans cette affaire », criait Marie Lila Destino jurant que son fils n'est pas un kidnappeur. 
 
Pareil pour Lestin Choute, le père de Paulson Choute qui confie que son fils, ne pouvant pas se rendre à l’université à cause de son faible moyen économique, revenait juste d’un chantier lorsqu’il a été appréhendé par la police. 
 
Ils étaient plus d'une dizaine de parents jeudi 13 mai sur la cour du Palais de Justice de Port-au-Prince malgré l’absence répétée des Commissaires du Parquet. Chacun avait ses mots à dire pour exprimer ses frustrations par rapport à cette arrestation. 
 
Le phénomène du Kidnapping est devenu monnaie courante depuis un certain temps en Haïti. Toutes les couches de la société sont victimes d’enlèvements où les ravisseurs réclament de fortes sommes d’argent pour la libération des otages quand ces derniers ne se font pas tout bonnement tuer.
 

 

 

 

 

 

 

Par: Fenel Pélissier

Category

Politique

Culture

Economie

Sport