PubGazetteHaiti202005

Maintien de la grève des magistrats: les autorités concernées font fi de leurs revendications, selon les juges 

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Dans une note de presse parue ce 8 avril 2021, les différentes associations de magistrats font savoir qu'elles sont obligées de maintenir la grève jusqu’à nouvel ordre. Pour appuyer cette décision, ces associations évoquent le côté irresponsable des autorités du pouvoir exécutif qui refusent de trouver une solution à la crise qui secoue le pouvoir judiciaire.

Des associations des magistrats telles l’ANAMAH, l’APM, le RENAMAH et l’AJUPHA, affirment que dans l'intérêt des détenus, elles ont voulu mettre un terme à la grève des magistrats. Elles disent avoir adressé plusieurs correspondances tant à la Cour de cassation, principale concernée, qu’au Protecteur du Citoyen « en vue de trouver une sortie de crise avec science ».

Les principaux responsables des associations des magistrats indiquent que ni la Cour de cassation n'a pas répondu à leurs deux correspondances, ni la promesse du protecteur du citoyen, Renan Hedouville, qui avait garanti que le Greffier Christophe LESPERANCE allait recevoir sa lettre de réintégration avant les fêtes des Pâques, n'a pas été respectée. Toutefois, ces associations félicitent le protecteur pour sa volonté à participer à la résolution de cette crise.

Selon ces associations, le bon fonctionnement de la justice semble ne pas être la priorité des autorités, lorsque ces dernières refusent de satisfaire leurs revendications, disent-elles, qui sont justes et fondées sur la loi. 
Les magistrats réclament entres autres « le retrait des arrêtés; l’un mettant à la retraite trois magistrats de la Cour de Cassation et l’autre, nommant irrégulièrement trois nouveaux magistrats à cette même Cour; ainsi que la réintegration du Greffier Christophe LESPERANCE mis en disponibilité sans solde en violation de la loi.
Les Directoires des associations de magistrats signataires de cette note qui disent prendre acte du comportement des autorités du pouvoir exécutif, exhortent tous les juges de Paix des dix huit juridictions du pays au respect scrupuleux de la grève. Néanmoins, ces responsables magistrats assurent qu'ils restent ouverts au dialogue pour une sortie de crise rapide « au profit des justiciables, des avocats en particulier, de la population en général ».

Entre-temps, cette crise qui vient aggraver le fonctionnement du système judiciaire qui était déjà au bord du gouffre provoque, selon les magistrats, une hausse exponentielle de surpopulation carcérale en Haïti. Et, les plus grands perdants du bras de fer entre le pouvoir exécutif et le judiciaire sont les justiciables.


Par: Juhakenson Blaise

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