PubGazetteHaiti202005

« Ne sont pas hors-la-loi tous citoyens qui défendent la Constitution en érigeant des barricades pour forcer Jovenel Moïse à la respecter », déclare l'opposition

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Moins de 24 heures après l'arrestation de l'ancien sénateur Nènèl Cassy à l’issue de la manifestation organisée par l’opposition le jeudi 2021 à Miragoâne, les membres du Secteur démocratique et populaire ont réitéré leur conviction sur le départ de Jovenel Moïse le 7 février 2021. Entre le film de l'action raconté, l'applaudissement des militants qui se réjouissent d'avoir forcé sa libération, Paul Dénis annonce que l'après Jovenel Moïse commence à se définir. 


L'élu des Nippes en personne s'est chargé de décrire le scénario de son arrestation arbitraire et illégale. Nènèl Cassy raconte avoir passé plus de 3 heures d'attente sans qu'il n’ait été mis au parfum de son chef d'accusation de son arrestation. 


« Avant la décision du dépôt, c'est alors qu'on vient de m'informer qu'il y a complot contre la sûreté de l'État », dit-il, saluant le dévouement de la population et des médias qui l’ont aidé dans ce moment difficile.


L'ancien sénateur Cassy appelle au front commun pour renverser le pouvoir, tout en encourageant la population de continuer à faire passer ses revendications.


Pour Me André Michel, présent également dans la manifestation à Miragoane, cette situation est exceptionnellement grave. « Cela montre la qualité de la bataille qu'on doit mener dans le pays. Nous sommes face à un pouvoir autoritaire qui veut garder le pouvoir par tous les moyens par l'utilisation de la force brutale, l'instrumentalisation de la justice », déplore l'homme de loi. Selon lui, « notre seule option » est la mobilisation populaire.


« Nous allons prendre les dispositions de fermer le pays pour faire respecter l'article 134- 2 de la Constitution », annonce à nouveau le fervent opposant au régime "Tèt kale", tout en  appelant la population à se ravitailler. 


Me André Michel ne s'arrête pas là. Il continue de raviver la flamme de la mobilisation en assurant la population d'être présent dans ce combat. « En tant qu'avovat, je sais que nous n'allons pas commettre d'infractions si nous fermons le pays pour exiger le respect de la Constitution qui est la loi fondamentale de la nation ».


Le peuple a le droit de se soulever pour le respect de la loi mère, enchaîne l'homme de la basoche. « Un citoyen qui dresse des barricades pour le respect de la Constitution, bloque les rues, n'agit pas en dehors de la loi puisqu'il s'agit d'une légitime défense face à un pouvoir voyou », balance-t-il. 


Me André Michel demande aux citoyens de prendre leurs responsabilités. De son avis, « cette génération n'a pas le droit de laisser à un pouvoir la possibilité de chambarder nos acquis démocratiques ».


« La bataille est relancée avec plus de force, plus d'énergie », a argué le porte-parole du Secteur démocratique et populaire. 


De son côté, l’ancien sénateur et ministre de la justice Paul Denis croit que la messe est déjà dite puisque les forces morales du pays, la société exigent que l'échappe présidentielle soit remise le 7 février 2021.


M. Denis confirme qu'un projet d'accord politique est déjà prêt pour l'après 7 février 2021. Cependant, dit-il, tous les secteurs sont invités à formuler leurs critiques. 


Pour l'instant, plus de 80% des acteurs se tournent vers la Cour de cassation pour le choix du prochain président. Une commission nationale de transition de 11 membres sera chargée du choix de l'un des juges de la Cour de cassation à partir des critères établis, indique Paul Denis. 

 

 

 

Par Michel Césaire

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