
Dans une correspondance adressée au commissaire du gouvernement près le Tribunal de première Instance de Port-au-Prince, Frantz Monclair, le ministre de la justice Me Patrick Pelissier lui ordonne de prendre des mesures urgentes contre toutes les personnes sanctionnées sous le régime des Nations Unies dont le gel de tous leurs comptes ainsi que ceux appartenant à leurs complices.
Après l’annonce du gouvernement de poursuivre les individus sanctionnés par l’international, le MJSP a adressé une lettre au chef du parquet de Port-au-Prince pour l’exhorter à prendre des mesures immédiates contre ces personnes.
Il l’ordonne à « prendre les dispositions légales pour le gel immédiat de tous les comptes appartenant aux individus sanctionnés sous le régime des Nations Unies, ainsi que ceux appartenant à leurs complices, conformément aux dispositions de la résolution 2653 du conseil de sécurité des Nations Unies et à celles du décret du 30 avril 2023 sanctionnant le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive » .
Le titulaire du MJSP demande au commissaire de Port-au-Prince d’exiger à toutes les institutions spécialisées et de contrôle financier d'enquêter sur les activités financières généralement quelconques de ces sanctionnés.
Le 22 octobre 2022 le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté à l’unanimité la résolution 2653 (2022) établissant un régime de sanctions en réponse à la situation sécuritaire en Haïti. Un comité a été composé de tous ses membres, pour entreprendre le suivi de la mise en œuvre des sanctions. Ce régime de sanctions impose une interdiction de voyage, gel des avoirs, embargo ciblé sur les armes. Seul le chef de gang, Jimmy Chérizier, dit Barbecue a été sanctionné en 2022. La liste compte désormais cinq chefs de gangs, parmi ceux considérés comme les plus puissants du pays.
Des hommes politiques, des hommes d’affaires ont été également sanctionnés par l’international pour leur soutien financier aux gangs armés, trafic de drogue, blanchiment d’argent, entre autres.
Plusieurs de ces hommes politiques, des chefs de gang et d’autres personnalités sont également sanctionnés par la République Dominicaine. Ils sont interdits de fouler le sol dominicain.
À travers un communiqué de presse publié le lundi 28 avril 2025, le président du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, avait demandé au chef du gouvernement de mobiliser les instances judiciaires compétentes afin de traiter les dossiers concernant les personnes « indexées sous les différents régimes de sanctions internationales ».
La décision du MJSP intervient au moment où les gangs en Haïti sont désignés comme des «organisations de terroristes étrangères et mondiales par les Etats-Unis ».
Selon l’ambassadeur des États-Unis en Haïti Dennis Bruce Hankins cette décision constitue une étape importante pour bloquer aux gangs l’accès à l’argent, aux munitions et aux appuis internationaux .
Depuis la fin de l’année dernière tous les vols aériens américains sont interdits vers l’aéroport International Toussaint Louverture suite aux violences des gangs dans la capitale haïtienne. Cette année, ils ont intensifié leurs violences. Seulement pour les trois premiers mois de l’année plus de 1600 meurtres ont été enregistrés dans le pays suivant un rapport du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti. 1 041 229 déplacés internes ont été enregistrés dans le pays jusqu’au 31 mars 2025, soit 48% de plus par rapport à l'évaluation précédente, menée en septembre 2024.
Par: Daniella Saint-Louis
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