
L’ULCC recommande, ce jeudi 08 mai 2025, des poursuites judiciaires contre l’ex-protecteur du citoyen Renan Hédouville et plusieurs de ses anciens proches collaborateurs, parmi eux sa fille Régine Hédouville; son beau-fils, Tex Viller Celafoi Louis; Mimose Moyard, Juliana Thomas Supplice, Hugues Narcissse et Jean Jolin Dodier.
Ils sont épinglés dans un rapport d’enquête sur les missions officielles organisées sur son administration pour les exercices fiscaux allant de 20219 à 2024, selon un rapport d’enquête de l’ULCC.
Sur un total de 17 voyages programmés entre 2022 et 2024, 10 d’entre eux n’ont pas été effectués alors qu'un montant de 16 millions 591 900 gourdes a été décaissé pour ces voyages fictifs, selon l’unité de lutte contre la corruption.
7 millions 438 380 gourdes de ce montant étaient destinés aux achats de billets d’avion alors que les autres 9 millions 153 600 gourdes constituaient des per diem attribués aux différents membres de ces délégations, selon le rapport de l’ULCC.
Suite à un document relatif aux comptes bancaires de Renan Hédouville, sollicité par l’unité de lutte contre la corruption, les enquêteurs arrivent à dénombrer cinq chèques de per diem libellés au nom de Monsieur Hédouville pour des voyages non effectués de 24 janvier à 29 novembre 2024.
La commission d’enquête a pu répertorier des comptes au nom de Régime Hédouville, la fille de l’ex protecteur du citoyen, qui a donné procuration à son époux Tex Viller Celafoi Louis, coordonnateur de l’UTIC de l’OPC. L’un des comptes en gourdes domicilié à la Unibank a reçu, le 28 septembre 2023, le dépôt de deux chèques de per diem attribués à M. Louis et son épouse Régime Hédouville, totalisant un montant d’un million 218 milles gourdes, toujours pour les voyages fictifs, selon l’ULCC.
Entre janvier 2023 à octobre 2024, la commission d’enquête affirme avoir retracé sur les comptes des époux Louis domiciliés à la capital bank et à la sogebank la somme de 3 millions 38 mille 580 gourdes qui représente le montant alloués aux époux Louis pour les voyages fictifs.
Les enquêteurs sont parvenus à déchiffrer les montants des per diem alloués et cumulés à chacune des personnes sur la liste des voyages non effectués. Il s’agit de Renan Hédouville, 2 milliard 074 680 gourdes; Régine Hédouville, 1 million 884 780 gourdes; Tex Viller Celafoi Louis, un million 533 780; Julia Thomas, ex-administratrice et conseillère financière de l’OPC (1 million 365 480 gourdes). Ainsi que Mimose Mayard, 721 980 gourdes; JeanJolin Dodier, un million 5 450 gourdes ; Hugues Narcisse, comptable en chef de l’OPC (567 450 gourdes).
Ils sont épinglés dans un rapport d’enquête sur les missions officielles organisées sur son administration. Les concernés doivent être poursuivis « pour détournement de biens publics, entrave à la justice, passation illégale de marché publics et abus de fonction. »
Le directeur général de l’ULCC, Hans Jacques Ludwig Joseph, se félicite du travail des commissions d’enquêtes mises en place pour évaluer ces dossiers. Le patron de l’unité de lutte contre la corruption défend « l’impartialité et l’objectivité » de ces rapports d’enquêtes. Il en a profité pour encourager la justice à donner suite aux différents rapports d’enquêtes transmis par l’ULCC sur « des faits avérés » de corruption.
Ce sont six rapports d’enquête finalisés portant sur des faits présumés de corruption et de malversations qui ont été remis, ce jeudi, au parquet de la capitale par le directeur général de l’ULCC, Hans Ludwig Joseph. La mise en mouvement de l’action publique est réclamée contre d'autres hauts fonctionnaires de l’État dont les anciens directeurs généraux, Carl François de l’OFATMA; Stéphane Vincent de l’immigration ainsi que des anciens employés et cadres du CRLDI de Saint Marc.
Un avis de recherche a été lancé, le 14 mars dernier, par l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC) contre l'ancien Protecteur du citoyen, Me Renan Hédouville, « sur des faits de passation illégale de marchés publics, d'abus de fonction, de détournement de biens publics et d'entrave au bon fonctionnement de la justice. »
Cet avis de recherche est lancé conformément aux dispositions de l'article 11, alinéa 2 du décret du 8 septembre 2004 créant l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC) qui affirme que le directeur général « est habilité à constater les infractions de corruption à la justice », lit-on dans l’avis de l’ULCC.
Par Léon Kersivil
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