PubGazetteHaiti202005

Pénurie de médicaments, l'autre crise oubliée

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Une pénurie de médicaments sévit dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et à travers le pays, engendrée par l'incendie et le pillage de plusieurs agences de distribution pharmaceutiques situées au bas de la ville, ainsi que par le blocage des ports. Des ONG ont alerté sur la situation.

Dans un communiqué de presse publié le 21 mai, l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a tiré la sonnette d'alarme sur les graves conséquences de cette pénurie. L’ONG confronte à de sérieuses difficultés d’approvisionnement. Les opérations médicales de Médecins Sans Frontières (MSF) sont touchées. L’ONG n’a pas pu importer de médicaments depuis mi-mars. 

La fermeture de l'aéroport et des ports en février a entraîné des ruptures de stock critiques pour les structures médicales de MSF, selon le communiqué.


« Si nous ne recevons pas notre matériel médical dans les deux prochaines semaines, nous serons contraints de réduire considérablement nos opérations », déclare Mumuza Muhindo Musubaho, chef de mission de MSF. « Nous avons dû augmenter notre capacité de réponse pour faire face à l'afflux de patients, mais en raison d'une forte consommation de médicaments, nous sommes actuellement en rupture de stock », poursuit-il.


Par conséquent, MSF lance « un appel urgent aux groupes armés impliqués dans les combats et aux autorités en charge des douanes pour qu'ils facilitent l'acheminement des fournitures médicales à la population civile qui en urgemment besoin ».

Son la MSF, les personnes souffrant de maladies chroniques, telles que la tuberculose et le VIH, risquent de voir leur état s'aggraver en raison du manque d'accès aux soins et à des médicaments vitaux. « Les conditions insalubres dans les nombreux sites de déplacés qui s’étalent dans Port-au-Prince augmentent le risque de maladies transmises par l'eau comme le choléra », souligne MSF.


L'hôpital MSF de Carrefour, ouvert en mars en réponse à la recrudescence de la violence, illustre ces défis, selon l’ONG. « Initialement stockées pour six mois, les réserves de l'hôpital ont rapidement diminué en raison de l'augmentation du nombre de patients », soutient MSF.

Les habitants de Port-au-Prince et des régions environnantes continuent de souffrir. La population, déjà éprouvée par l'insécurité et les crises politiques, est maintenant confrontée à une crise sanitaire majeure. Les appels à l'aide se multiplient, mais sans une action rapide et coordonnée, la situation pourrait rapidement se détériorer davantage.

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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