PubGazetteHaiti202005

Qui sont ces missionnaires kidnappés par les « 400 Mawozo »?

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Le puissant gang « 400 mawozo » de la Croix-des-Bouquets a kidnappé le samedi 16 octobre 2021, 16 Américains et un Canadien qui se trouvaient après avoir visité un orphelinat dans la commune de Ganthier. Le montant de 17 millions de dollars a été exigé contre leur libération. Mais qui sont ces missionnaires kidnappés par les « 400 mawozo »? Gazette-Haïti a rencontré le pasteur Ulrick Paulemon. Il nous en parle.
 
 
Ils sont des milliers à venir en Haïti pour évangéliser, apporter le pain de l’instruction et faire l’aumône aux démunis. Parmi ces bienfaiteurs, 16 Américains et un Canadien ont été kidnappés alors qu’ils sortaient d’une visite d’un orphelinat à Ganthier.  « Ils font partie du Christian Aid Ministries (CAM) dont le siège se trouve à Millersburg dans le comté de Holmes, au cœur de l’Etat de l'Ohio », nous informe le pasteur Ulrick Paulemon ajoutant que cette organisation humanitaire d’origine mennonite a un double objectif de solidarité et d’évangélisation. 
 
Selon M. Paulemon, ce ministère est présent dans plusieurs pays sous-développés à travers le monde. « Cette cohorte de chrétiens convaincus  était arrivée en Haïti pour la première fois en 1989, sous l’égide d’un pasteur haïtien », dit-il précisant que le premier local de l’organisation se situait à Delmas 75 dans le département de l’ouest. «  Plus de 52 écoles sont sous leurs responsabilités », indique l’homme de Dieu citant une dizaine d’écoles dans le Nord et le Nord-Ouest ainsi que d’autres dans l’Artibonite.
 
 
De Bienfaiteurs avérés
 
 
Selon le pasteur Ulrick Paulemon, pendant plus de 32 ans dans le pays, le Christian Aid Ministries (CAM) a réalisé d’innombrables projets ajoutés à leur mission d’évangéliser la population haïtienne. « A Cornillon Grand-Bois, l’organisation soutient 4 écoles en accordant des matériels scolaires aux élèves et des livres à partir du préscolaire. A partir de la 3e année à la 9e année, ils empruntent les matériels scolaires  », nous informe M. Paulemon, pasteur haïtien proche des missionnaires et bénéficiaire des œuvres de l’organisation Christian Aid Ministries (CAM) depuis deux décennies. « C’est l’unique aide qui arrive dans cette zone », précise le pasteur.

Conformément aux règlements de l’organisation, les étrangers en mission ne passent pas beaucoup de temps dans le pays. La plupart passe au maximum deux à trois ans dans le pays. Histoire d’aider d’autres communautés. « Parmi ces missionnaires étrangers, certains sont à peine arrivés, d’autres ont plus d’un an dans le pays », explique l’homme d’église précisant que chaque 2 ans, l’équipe change.
 
De ces dix-sept (17) missionnaires dont leur âge varie entre 18 à 48 ans figurent, six hommes, six femmes et cinq enfants dont un de 8 mois, 3 ans, 6 ans, 13 ans et 15 ans. Tous enlevés par les membres du puissant gang du « 400 Mawozo » régnant en maître et seigneur à Croix-des-Bouquets, une commune du département de l’Ouest.
 
 
Les missionnaires américains étrangers se sont rendus à Ganthier pour visiter un terrain devant servir pour la construction d’un orphelinat. « Je ne sais pas si le rapt a été réalisé avant ou après la visite », confie le pasteur Paulemon.
 
Dans l’entourage des missionnaires du Christian Aid Ministries, c’est l’indignation et surtout la crainte du pire. Les portes de l’organisation à Titanyen sont désormais fermées. Amis et bénéficiaires s’en remettent au Bon-Dieu pour ramener sains et saufs ces missionnaires. « Si c’est la permission de Dieu, ils vont mourir mais si c’est le contraire ils seront sains et saufs », dit le pasteur récitant le proverbe « l’homme dit sans faire, Dieu fait sans dire ».
 
 
Au niveau des négociations, c’est silence radio. Les ravisseurs avaient exigé 17 millions contre la libération des otages, selon des médias. En conférence de presse, la porte-parole de la maison blanche a réagi pour indiquer que le gouvernement ne négocie pas avec les terroristes. Le gang « 400 mawozo » n’a toujours pas avancé d’ultimatum tel était le cas pour les religieux français. 
 


En avril dernier, dix personnes, dont deux religieux français, avaient été enlevées par ce même gang dans la même région. Libéré après 20 jours de captivité, le père Michel Briand avait confié qu'ils s'étaient « trouvés au mauvais endroit au mauvais moment », estimant que les membres du gang n'avaient à l'époque pas planifié leur rapt.


 
 

 

Par : Daniel Zéphyr 

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