PubGazetteHaiti202005

Insécurité:« dans les prochaines semaines,  des signes seront donnés », promet Edgard Leblanc

Edgard Leblanc Fils, président du CPT

Dans un discours prononcé ce mardi 30 avril 2024 à Port-au-Prince à l’issue de sa désignation comme président du conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc a exprimé la détermination du Conseil à lutter contre l'insécurité qui sévit dans le pays. Alors qu’Haïti fait face à une criminalité à grand échel,  Leblanc a indiqué que les dernières rencontres entre le Conseil présidentiel de Transition et les forces de l’ordre ont permis de croire que « dans les prochaines semaines, il y aura des signes qui seront donnés en matière de sécurité ».

 

Sous les ovations de l’assistance, Edgard Leblanc Fils gravit lentement l'estrade. Son visage, serein et déterminé, transpire une aura de confiance tranquille alors qu'il se tenait devant l'assistance, prêt à prononcer son discours. Dès le début de son intervention, il a esquissé le contexte qui a conduit à ce consensus, soulignant l'importance de l'unité et du dépassement des conflits pour parvenir à des décisions cruciales, notamment en matière de sécurité.

 

« Nous croyons au conseil », déclare Edgard Leblanc Fils. La première chose qui est importante pour nous, c'est la cohésion entre nous ; volonté politique et détermination à dépasser les chapelles, dépasser les conflits et arriver par consensus et des fois à partir de discussions, de négociations et de choix faits pour de grandes décisions importantes à prendre d’abord en matière de sécurité ». Selon Edgard Leblanc, il faut libérer le pays de l’action des bandits.  M. Leblanc Fils a exprimé sa compassion envers toutes les victimes récentes de l'insécurité.

 

Lueur d’espoir


Edgard Leblanc estime que sa  désignation comme président est un pas définitif dans le processus pour sortir de la crise. Portant la voix du conseil, il a annoncé que des mesures concrètes seront prises pour former un gouvernement et prendre des décisions cruciales en matière de sécurité. Il a rappelé que la veille, le conseil présidentiel de transition avait tenu des réunions avec les plus hauts responsables de l'armée, de la police nationale et des unités spéciales chargées de la sécurité du palais national, dans le but de s'informer sur la situation et de solliciter leur soutien pour restaurer l'ordre et la sécurité

 

« Selon les discussions, nous croyons comme elles (PNH et FADH) nous le promettent, que dans les prochains jours et prochaines semaines, il y aura déjà des signes qui seront donnés en matière de sécurité dans le pays », explique Edgard Leblanc Fils.

 

En vertu de l’accord signé entre les parties prenantes, Edgard Leblanc Fils n'est censé être  qu'un coordonnateur. Il l’a si bien rappelé dans son discours d'ailleurs. « Ce qui fait que les conseillers sont partie prenante de toutes les décisions », précise Leblanc.

 

Que ce soit par consensus ou autre forme,  le Conseil présidentiel veut à tout prix atteindre ses objectifs bien avant la fin de son mandat le 7 février 2026. Toutefois, héritant d’un terrain miné, le nouveau conseil présidentiel de transition a un chemin difficile à parcourir. Après plus de 33 mois de violences, Port-au-Prince, demeure sous le joug de l'insécurité et de l'immobilisme. Les attaques ciblant l'aéroport, les prisons, les postes de police et d'autres infrastructures gouvernementales cruciales ont laissé la ville en état de siège. Au cours de cette période, plus de 2 500 Haïtiens ont péri ou ont été blessés.

 

Les coups de maître de Claude et Moïse

 

En amont de l'annonce de ce mardi, les membres du conseil ainsi que leurs affiliations politiques et secteurs d'intérêt étaient impliqués dans des tractations intenses et des activités de lobbying en coulisses. Le nom de celui qui devait diriger le Conseil présidentiel de Transition ne faisait pas l’unanimité. Les manœuvres politiques de Claude Joseph et Jean Charles Moïse ont joué un rôle crucial dans cette décision. Initialement hésitant à rejoindre le Conseil présidentiel, Moïse est devenu un acteur majeur, contribuant à forger un consensus autour de la nomination de Leblanc. Ce choix, bien que difficile, symbolise une transition vers une ère de sagesse et d'unité, comme l'ont souligné Claude Joseph et Jean Charles Moïse.

Le choix préalable de Claude Joseph et Jean Charles Moise était Louis Gerald Gilles mais à la dernière minute, le dévolu a été jeté sur Edgard Leblanc Fils. « Nous voulons donner de l'espoir », indique Jean Charles Moïse qui confie que le choix était « difficile ». « Nous avons voté pour la sagesse, l’humilité, pour une transition de rupture », soutient Claude Joseph qui affirme que Edgard Leblanc « est le président de tous ». « Hier soir, nous avons fait une soirée marathon jusqu’à ce que nous puissions trouver un accord politique. Cet accord politique ne diffère pas de celui du 3 avril », explique Joseph.

Cette nouvelle direction, incarnée par Edgard Leblanc Fils, ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire d’Haïti, avec l'espoir que le Conseil de transition sera en mesure de relever les défis urgents auxquels le pays est confronté et de tracer une voie vers un avenir plus stable et prospère. La population attend des signaux clairs.

Nous avons appris que le Parti Lavalas, Montana et le secteur privé sont mécontents de la manière dont l'élection du président du CPT s'est passé ainsi que le choix du premier ministre Fritz Bélizaire par la même majorité. Ils estimeraient que la majorité violerait les règles du jeu établies. Selon des informations, ils pourraient même la contester. 

 

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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