PubGazetteHaiti202005

La population est prise au piège des gangs armés, déclare Youri Latortue

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L’ancien sénateur de la république Youri Latortue déplore le climat d’insécurité qui sévit depuis peu dans la région métropolitaine. En conférence de presse ce mercredi 13 octobre 2021, le leader du parti politique AAA estime que la population est prise au piège des gangs armés avec une stratégie de « double enveloppement » appliquée par ces derniers où ils tendent à conquérir toutes les zones de la région métropolitaine.

Le train de l’insécurité file à toute allure. Les cas de kidnapping pullulent au quotidien. Presque tous les jours, des cadavres jonchent les rues de la capitale. La société vit dans la peur. « La situation va de mal en pis », constate Youri Latortue qui relate les derniers cas d’enlèvement enregistrés dont plusieurs à Montagne noire(5) et Torcel.

« Au moment où je vous parle, on vient d’enlever un employé de l’immigration », a informé Youri Latortue expliquant que des barricades et des pneus enflammés ont été déjà érigés dans les environs de l’institution afin de demander la libération de l’employé.

La région prise par une stratégie de « double enveloppement »

Pour l’ancien membre des forces armées d’Haïti, la région métropolitaine est prise au piège d’une stratégie de « double enveloppement ». « Dans un premier temps, on était partis de Fontamara , Martissant, Bicentenaire, Centre-ville et Cité-soleil », rappelle l’ancien parlementaire faisant remarquer qu’après les échecs des opérations du 12 mars, les gangs se sont éparpillés. « Il y a ceux qui se sont rendus à Laboule », indique Mr Latortue. « Toute la zone est enveloppée », révèle Mr Latortue.

Dans le déni des autorités

Youri Latortue dit avoir l’impression que les autorités étatiques ignorent l’enveloppement qui se fait actuellement sur la région métropolitaine. « Nous voulons dire à l’Etat qu’il faut faire quelque chose. Les cas sont quotidiens. Les gangs évoluent. Ils nous enveloppent », clame haut et fort l’ancien des FADH dénonçant le comportement complaisant des autorités étatiques.

« Quand les bandits sont stoppés, les agents de police ne sont pas restés sur place pour protéger la zone. Quand ils s’en vont, les bandits reviennent pour faire le travail de pillage et de kidnapping », explique Youri Latortue présentant ce problème de consolidation des zones comme le facteur permettant aux bandits d’occuper les zones et de s’éparpiller. Selon lui, le lieu où est séquestrée la personne et le lieu de négociation ne sont pas les mêmes.

L’ancien conseiller de Michel Martelly affirme avoir communiqué les dessous de sa stratégie à certains experts en matière de sécurité dont Reginald Delva, ex-ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales sous l’administration de Michel Martelly. « Aujourd’hui, il est extrêmement important de dire un halte-là pour éviter le pire », conseille Mr Latortue qui croit que malgré les véritables soucis économiques, le strict minimum peut être fait.


Le rôle des commissariats

Plus loin, le responsable de la ferme Latortue n’arrive pas à comprendre cet enveloppement dans la zone métropolitaine pendant que les 10 communes ont chacun un commissariat. « Ces commissariats ont au minimum 200 à 300 agents », pense-t-il. Pour lui, dans ces commissariats, il y a QRF, unités intervention, SDPJ. « C’est comme si il n’y a aucun travail qui a été fait au niveau des commandements  intermédiaires », spécule Youri Latortue disant que « c’est anormal ».

La traçabilité

En plus du leadership intermédiaire, Il faut recourir à la traçabilité, selon Youri Latortue. « D’après mes informations, du mois d’août à septembre, il y a plus d’un million de dollars de rançons écoulé dans l’économie », laisse croire Mr Latortue soulignant que ces fortes sommes d’argent sont dépensées dans l’achat de matériaux de construction et autres choses. « Si l’Etat faisait la traçabilité, il aurait pu voir d’où proviennent ces fonds », soutient le leader du parti politique AAA qui lance un appel aux autorités étatiques pour prendre en charge la question de sécurité.

Youri Latortue croit que si un minimum du travail est fait au niveau des commissariats, l’Etat pourra éviter le pire. « L’Etat ne veut pas réaliser un minimum de travail pour remédier à la situation », martèle Mr Latortue relatant les propos fracassants de Jean Rebel Dorcenat expliquant que des membres du palais national ont l’habitude de solliciter les gangs armés pour semer la pagaille et le trouble au niveau de la population.


 

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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