PubGazetteHaiti202005

Assassinat de Jovenel Moise : le soir même, « mes agents de sécurité ont été rappelés », révèle le premier ministre Ariel Henry

Ariel Henry, premier ministre

A travers une tribune publiée au prestigieux journal américain « Washignton Post » publié ce mardi 12 octobre 2021, le premier ministre Ariel Henry a révélé que ses agents de sécurité ont été rappelés, le soir même de l’assassinat de l’ancien président de la république Jovenel Moise.  « J’avais peur pour ma propre vie », a confié le chef du gouvernement. Il se dit par ailleurs motivé à l’idée de modifier la constitution et organiser les prochaines élections présidentielle et législatives.

 

Les mois passent et des faits nouveaux surviennent dans le dossier de l'assassinat de l’ancien président de la république Jovenel Moïse. Indexé par des proches de l’ex président dans le dossier pour avoir communiqué avec Joseph Felix Badio, présenté comme le plus grand cerveau de l’assassinat, le premier ministre Ariel Henry ne cesse de clamer son innocence.

 

« Toute insinuation selon laquelle j'ai été impliqué dans ce crime épouvantable est non seulement hors ligne, mais téméraire », indique le premier ministre expliquant que dans la terrible nuit du 7 juillet, ses agents de sécurité ont été rappelés sans aucune information préalable. « J’ai eu peur pour ma propre vie. J'ai dû me mettre à l'abri », confie le chef du gouvernement.

 

Le titulaire de la primature a affirmé que depuis son intronisation à la tête du gouvernement, il a eu une position ferme: celle de traduire les cerveaux, ainsi que les auteurs de ce crime odieux en justice. « Le respect de l'enquête indépendante est primordial pour moi et pour cette raison, je n'ai pas demandé à être informé ou interrogé sur l'enquête », a-t-il fait savoir.

 

Un accord politique sur la bonne voie

 
Selon le premier ministre Ariel Henry, l’assassinat de Jovenel Moïse a changé le cours des choses. « Mon rôle en tant que Premier ministre a radicalement changé… Je savais que mon travail ne serait pas facile », souligne Mr Henry qui affirme que face à cette situation à nulle autre pareille, son objectif a été d'organiser une coalition de partis politiques pour signer un accord afin de trouver une voie à suivre pour Haïti et le peuple haïtien.

 

« Je suis fier de dire qu'après plusieurs semaines de négociations, nous avons accompli cette tâche intimidante. Environ 550 partis politiques, la société civile et organisations socioprofessionnelles se sont réunis pour signer un accord sans précédent. Ces partis et organisations politiques composent toutes les idéologies et directions. Tout le monde comprend l'urgence de se rassembler, d'abord et avant tout pour le peuple haïtien », peut-on lire dans les colonnes du Washington Post.

 

Main toujours tendue aux initiateurs de l’accord Montana

 

A côté des 550 partis politiques ayant signé l’accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire, les initiateurs de l’accord de Montana regroupant plusieurs centaines de partis politiques n’ont toujours pas bronché.  Le chef du gouvernement dit croire que le pays ne saurait trouver de voie à suivre en excluant la grande majorité de la classe politique. « La porte reste ouverte », dit-il.

 

« L'accord politique tient compte de nombreuses préoccupations des partis politiques, et il y a beaucoup de compromis dans le document. Il montre un niveau de maturité jamais vu en Haïti depuis de nombreuses années », explique-t-il.

 

Nouvelle constitution et élections

 

Le chef du gouvernement dit vouloir honorer les souhaits de l’ancien président de la république Jovenel Moïse en faisant avancer le projet pour une nouvelle constitution et des élections générales à travers le pays. « Nous voulons honorer ses souhaits en l'approuvant dans le cadre d'un processus inclusif, afin de nous assurer que les préoccupations de chacun sont prises en compte », assure Mr Henry.

 

Un président élu avant fin 2022

 

Pour réaliser le projet des élections législatives et présidentielle à travers le pays, le premier ministre espère établir un nouveau conseil électoral inclusif (CEP) pour assurer des élections libres et équitables. 


« Mon objectif est que ces élections se déroulent au second semestre de 2022, afin que nous puissions avoir un président élu avant la fin de 2022 », révèle-t-il se disant optimiste et croyant que des jours meilleurs attendent la population haïtienne. « Nous devons nous rassembler en tant qu'Haïtiens et assurer un avenir meilleur », dit-il. 

 

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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