Le président de la Cour de Cassation, Me René Sylvestre a rejeté, ce lundi, les critiques dont il a été l’objet par rapport à sa position dans le dossier de l’arrestation de son collègue Yvickel Dabrésil. « La politique doit ne pas s’immiscer dans la distribution de la justice, de même que la justice ne doit pas s’occuper de la politique », a fait remarquer le juge Sylvestre qui fait également office de président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire lors d'une cérémomie organisée à la Cour de Cassation à l'occasion de la la journée internationale des droits de la femme.
C’est un président de la cour de cassation et du CSPJ visiblement très remonté qui s’est prononcé ce lundi sur la situation de l’appareil judiciaire liée à la crise politique et surtout sur les critiques dont il a été l’objet en raison de sa réaction à la suite de l’arrestation du juge Ivikel Dabrésil. « Je ne suis pas et je ne serai jamais amarré sous la table de quiconque… De plus, je ne saurais hypothéquer l’indépendance dont je jouis en tant que magistrat pour une quelconque faveur », s’est défendu le juge René Sylvestre.
Le premier des magistrats affirme qu’il n’aura toujours comme boussole que sa conscience et les textes de loi laissant croire que certains de ses collègues sont motivés par l’argent et le pouvoir. Il déclare n’avoir aucune redevance envers les humains. S’adressant à des personnes qu’il accuse de vouloir le détruire par tous les moyens, Me Sylvestre dit prier pour le changement de ces derniers tout en leur rappelant que l’argent et le pouvoir ne sont pas tout dans la vie.
S’agissant de la correspondance des trois associations de magistrats : APM, ANAMAH et RENAMAH demandant à la cour de cassation de ne pas recevoir la prestation de serment des trois juges nommés par l’Exécutif en remplacement d’Ivikel Dabrésil, Wendelle Coq Thélot et Joseph Mécène Jean-Louis mis à la retraite, René Sylvestre a, par ailleurs, dit en avoir pris bonne note. Il a promis que les juges à la cour de cassation se réfèreront toujours à la loi pour analyser toute requête et rejetteront toute interférence qui portera atteinte à leur indépendance. Le magistrat Sylvestre a, en outre, exprimé les préoccupations du CSPJ concernant les mouvements de grève à répétition qui paralyse le fonctionnement de l’appareil judiciaire.
Me Sylvestre a salué l’apport des associations de magistrats qui, dit-il, peuvent contribuer grandement à changer la justice haïtienne. Le premier des magistrats a estimé que si ces associations mettaient la solidarité dont elles ont toujours fait montre au profit d’une meilleure administration de la justice cela pourrait aider à résoudre le problème récurrent de la détention préventive prolongée.
Par Diego O. Charles
- Log in to post comments
