Lors du Dialogue régional sur les violences faites aux femmes, tenu les 3 et 4 juin 2025 à Mexico, la ministre haïtienne à la Condition féminine, Pedrica Saint Jean, a dressé un tableau sombre de la situation en Haïti. Elle a plaidé pour une mobilisation urgente et un appui renforcé de la Banque interaméricaine de développement (BID) face à une crise humanitaire marquée par la violence des gangs et l’effondrement des structures d’accueil pour les victimes.
Devant les représentants régionaux réunis à Mexico, la ministre Pedrica Saint Jean a lancé un cri d’alarme. Dans un pays en proie à une crise multidimensionnelle, les femmes et les filles deviennent les premières victimes de violences extrêmes : enlèvements, viols, humiliations publiques, tortures – souvent filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. « Ces actes barbares se multiplient, surtout dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, l’Artibonite et le Centre », a-t-elle dénoncé.
La ministre a mis en lumière la désintégration des structures de protection, la précarité des déplacées internes et le manque criant de services de prise en charge, aggravés par un système judiciaire inefficace et une culture patriarcale persistante.
Face à cette urgence, Mme Saint Jean a présenté une série d’initiatives ambitieuses portées par son ministère, allant de la création de Maisons des Femmes dans chaque département à la mise en place de programmes de réinsertion pour les victimes déplacées. Elle a également annoncé un fonds pour soutenir les femmes candidates aux élections et renforcer leur participation politique.
« Chaque projet vise à transformer la réalité des femmes haïtiennes et à inscrire l’égalité des sexes au cœur de notre État », a-t-elle affirmé, tout en appelant la BID à appuyer ces efforts pour qu’ils se traduisent concrètement sur le terrain.
Arnold Junior Pierre
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