Dans une déclaration écrite faite, ce dimanche 10 novembre 2024, Garry Conille a dénoncé la résolution du conseil présidentiel de transition (CPT), laquelle, selon lui, a été prise en dehors de tout cadre légal et constitutionnel. Cette décision, qui contrevient directement à la fois à la Constitution et aux textes régissant la période de transition, soulève de sérieuses préoccupations sur sa légitimé et ses répercussions sur l’avenir du pays, déclare le premier ministre, renvoyé par le CPT, suite à son refus catégorique de procéder à un remaniement ministériel.
« En contrevenant directement à la fois à la constitution et aux textes qui régissent la transition, cette résolution constitue un abus de pouvoir et une forfaiture qui porte atteinte aux principes fondamentaux de notre démocratie », dénonce Garry Conille, qui, au cours de la journée, avait écrit au directeur général de la presse nationale pour lui demander de ne pas publier l'arrêté pris par le CPT pour mettre fin à ses fonctions.
Bien qu’il admet que le conseil présidentiel a la prérogative de nommer le premier ministre, mais aucun texte légal, selon lui, ne lui confère le pouvoir de le renvoyer.
L'article 37 du décret du 27 mai 2024 relatif à l'organisation et le fonctionnement du CPT, prévoit qu' « en cas de déficit de gouvernance documenté et présenté par l'organe de contrôle des actions gouvernementales (OCAG, le CPT met fin aux fonctions du premier ministre par la présentation de sa mission », souligne Conille.
Il attire l’attention sur le fait que « Notre pays traverse actuellement une crise profonde et d'une urgence extrême avec notamment la remontée des violences aveugles des gangs qui contrôlent une partie de la capitale, une crise alimentaire et des milliers de déplacés internes ». Il dit être « fermement convaincu que le seul chemin pour sortir de la crise actuelle est le respect de l'accord du 03 avril ».
« En tant que premier ministre, mais avant tout en tant que citoyen haïtien, je choisis, par patriotisme de ne pas répondre à cette situation par la division, mais aussi par la voie de la responsabilité. Je reste attentif aux secteurs politiques et sociaux qui, selon l'accord du 03 avril, détiennent la légitimité pour guider la transition », déclare Conille, comme une sorte de clin d’œil fait aux parties prenantes, avec les lesquelles, il se dit « prêt à poursuivre ce combat pour la stabilité de notre pays ».
Il affirme être « déterminé à continuer à travailler pour rétablir la paix et la stabilité et soutenir tous les efforts visant à assurer la paix et la bonne gouvernance dans le pays ».
Le CPT a adopté une résolution, vendredi 08 novembre 2024 pour renvoyer le premier ministre Garry Conille, suite à son refus de procéder à un remaniement ministériel.
L’arrêté nommant le nouveau chef de la primature, Alix Didier Fils Aimé, qui devrait être publié ce lundi est déjà en circulation sur les réseaux sociaux. L’homme d’affaires qui se trouvait à l’étranger serait déjà rentré au pays car son investiture pourrait avoir lieu ce lundi, selon des sources. Dès ce dimanche, des dispositions auraient été déjà prises pour assurer sa sécurité.
La présidence aurait entamé les démarches en vue de la tenue de la cérémonie d’installation du nouveau Premier ministre.
Par : Léon Kersivil
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