PubGazetteHaiti202005

Pont-Sondé: la police laisse perpétrer un carnage annoncé des jours à l’avance par les bandits

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Encore un autre massacre commis en Haïti par des gangs armés. Les bandits du Gang Gran Grif ont fait vivre l’horreur à la population de Pont-Sondé, dans l’Artibonite dans la nuit du 2 au 3 octobre 2025. Le bilan jusque-là provisoire est lourd: plus de soixante-dix victimes, sans compter des personnes portées disparues. Ce carnage annoncé, qui aurait pu être évité, a été perpétré sous les yeux passifs ou complices des autorités policières. 

 

Qui va payer pour les dizaines de vies détruites ? Le massacre était pourtant annoncé par le chef de gang de Savien 3 jours à l'avance. Ces vautours ont parcouru 12 kilomètres de Savien à Pont-Sondé pour commettre l'un des plus grands massacres de ces dernières décennies sous les yeux passifs des plus hautes autorités de l'État. Ni la direction départementale de la police, ni le haut commandement, ni le gouvernement, personne n'est intervenu pour empêcher le massacre et protéger ces pauvres gens oubliés dans l' « arrière-pays ». 

Comme des chiens enragés, les malfrats ont pris leur temps pour dévorer leur proie sans que ces personnes aient été secourues par ceux-là qui sont payés pour les protéger. Plus de soixante-dix personnes dont « une dizaine de femmes et également des nourrissons » assassinées avec la passivité la plus totale des autorités policières. Et après les avoir laissés faire, comme d'habitude, des blindés et du renfort envoyés sur place pour faire du cinéma. Où était passé Normil Rameau, chef de la police nationale ? Où étaient-elles passées nos autorités civiles et militaires au moment où circulaient sur tous les réseaux les menaces du chef de gang Luckson ?  Que font nos dirigeants qui disent avoir la sécurité comme leur principale priorité ? L'argent du service de l’intelligence à  quoi sert-il si des vies peuvent être enlevées aussi banalement ? Autant de questions auxquelles la population attend des réponses. 

Le gouvernement, comme c'est toujours le cas chez nous, est intervenu après coup et annonce des mesures. Des unités spécialisées UTAG, SWAT, des blindés sont déployés et même le premier hélicoptère de l'État haïtien a fait son premier vol et patati et patata. Le premier ministre Conille y est allé malheureusement pour constater les dégâts d'une boucherie qui pouvait être évitée si un minimun d'efforts avait été déployé par la police. Au final  pour quoi faire ce déploiement de force tardif ?  Pour sécuriser les cadavres pour la plupart putréfiés et dévorés par des chiens ?  Après les mots de sympathies s’en suivront probablement des funérailles financées par l’Etat.  Et après, comme pour le massacre de La Saline où 72 personnes ont été tuées et autres crimes commis en toute impunité, on passera à autres choses dans un pays oú la banalisation de la vie est la règle.

Ce carnage annoncé, qui aurait pu être évité, répétons-le, a été perpétré sous les yeux passifs et complices des autorités policières. Les responsables doivent en payer le prix. Le pays ne plus veut de mesures cosmétiques, comme c'est le cas d'ailleurs avec le directeur départemental de la police de l'Artibonite renvoyé comme s'il en était le seul responsable. Non, c'est tout le système de sécurité qui a failli à sa mission. Par conséquent, c'est l'échec du haut commandement de la police.

Normil Rameau qui, sous le règne de Jovenel Moïse, avait déjà échoué dans son rôle à garantir la sécurité des vies et des biens, seulement quelques mois après sa nouvelle nomination à la tête de la police, a dèjà sous ses bras plus de soixante-dix cadavres. Les chiffres sont variés. Certaines informations parlent même d’une centaine de morts.

 La République ne doit pas accepter que toutes ces vies soient enlevées à cause de la passivité ou de la complicité de la police sans que des décisions drastiques ne soient prises au plus niveau de la chaîne. 

 Et il est temps aussi que le problème de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité ( MMSS) soit posé. Jusqu’à présent, la population n’a pas l’impression que cette force, quoiqu’incomplète, bien entendu, joue un rôle réel dans la lutte contre l’insécurité. 

 

 


Par Gazette Haïti News

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