PubGazetteHaiti202005

Sanctions USA: Martelly et le PHTK « désormais des cadavres politiques », selon Pierre Espérance

Pierre Espérance, directeur exécutif RNDDH

Lors de son intervention à l’émission Le Rendez-vous animée par Volcy Assad, le mercredi 21 août 2024, Pierre Espérance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a réagi aux récentes sanctions américaines contre l’ancien président Joseph Michel Martelly. Il a qualifié l’ex-chef d’État et son parti, le PHTK de « cadavres politiques ».

Les déboires de Joseph Michel Martelly avaient débuté lorsque le panel d’experts du groupe de sanctions des Nations Unies avait publié un rapport accablant, révélant de graves liens entre l’ancien président haïtien et des gangs locaux.

« Ce rapport laissait déjà entrevoir que les États-Unis avaient lâché Martelly. Il est impensable qu’un tel document voie le jour si l’ancien président bénéficiait encore du soutien américain », analyse Pierre Espérance, invité de Le Rendez-vous.

Ce rapport du panel d’experts prend en considération deux rapports de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), une entité de la Police Nationale d’Haïti, rédigés sous l’administration de Jovenel Moïse. Ces documents révèlent non seulement des liens entre Martelly et les gangs, mais aussi des irrégularités dans la gestion du fonds PetroCaribe.

Ces rapports avaient toutefois été relégués aux oubliettes. Lorsque le panel d’experts des Nations Unies est arrivé en Haïti en 2023, ils ont pris soin de les consulter tout en discutant avec des personnalités du pays, selon Pierre Espérance.

Le Directeur Exécutif du RNDDH estime que les États-Unis ne se sont pas trompés pas sur les révélations concernant les relations entre Martelly et les bandits armés. Il rappelle que l’ex président « Tèt Kale » avait fait libérer un puissant chef de gang.

Concernant le trafic de drogue, Pierre Espérance souligne que le gouvernement américain est omniprésent en Haïti. La Brigade de Lutte Contre le Trafic de Stupéfiants opère en collaboration avec la DEA, qui est installée au sein même de l’ambassade américaine. « Lorsqu’ils affirment qu’une personne est impliquée, ils se basent sur des informations fiables », ajoute Espérance.

De plus, le militant des droits humains rappelle que le département du Trésor américain impose des sanctions sur la base d’informations fournies par le département d’État et le département de la Justice des États-Unis.

« Dans le cas d’Haïti, les Américains ne font généralement pas d’erreur lorsqu’ils poursuivent des individus pour trafic de drogue, car ils sont sur le terrain et disposent d’informations de première main », précise-t-il.


Cadavres Politiques

 

« Avec les sanctions américaines, Martelly et le PHTK ne sont plus que des cadavres politiques », déclare Pierre Espérance, qui ne voit aucun avenir politique pour l’ancien président et son parti.

Sur le plan économique, Martelly a subi un coup sévère, selon Espérance. Désormais, il est interdit aux institutions financières américaines toute transaction avec l’ex président haïtien et gèlent ses actifs sous juridiction américaine.

Après les sanctions imposées par le Canada, beaucoup se demandaient pourquoi Martelly n’avait pas encore été sanctionné par les États-Unis. Certains avançaient qu’il bénéficiait de la protection due à sa citoyenneté américaine. Espérance rappelle que lors de sa campagne électorale et durant sa présidence, Martelly possédait un passeport américain. « C’est la première fois que les États-Unis se retournent contre l’un des leurs », note Pierre Espérance.

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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