PubGazetteHaiti202005

Le Kenya pose des conditions pour déployer ses troupes en Haïti

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Le Kenya n’enverra pas de policiers en Haïti au sein de la MMSS tant les ressources financières ne soient pas mobilisées, a affirmé jeudi 7 novembre le ministre de l'Intérieur du Kenya.

Selon le ministre Kithure Kindiki, le budget global pour le déploiement des policiers pendant un an, qui vise à rétablir le calme dans ce pays des Caraïbes en proie à des gangs contrôlant des régions entières du pays, s'élève à 600 millions de dollars.

Jusqu’à 1000 policiers

«À moins que toutes les ressources ne soient mobilisées (...), nos troupes ne quitteront pas le pays», a-t-il affirmé devant une commission parlementaire, demandant que le financement soit assuré par les «États membres des Nations unies». Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert début octobre à la mission dirigée par le Kenya pour aider la police haïtienne.

Le Kenya s'est déclaré prêt à fournir jusqu'à 1000 policiers, et Kithure Kindiki a déclaré que onze pays se sont également engagés dans la mission, sans les nommer. «Nous n'envoyons pas une force d'occupation, nous envoyons une force pour soutenir les structures déjà existantes dans ce pays sur la base de leur demande», a-t-il assuré.


Un tribunal kényan a rendu en octobre une ordonnance interdisant l'envoi des policiers jusqu'à ce qu'il se prononce sur une requête contestant le déploiement. La décision du gouvernement kényan de déployer des policiers en Haïti a suscité de nombreuses interrogations et critiques dans ce pays d'Afrique de l'Est.


Déploiement inconstitutionnel ?

La Haute cour de Nairobi doit examiner un recours déposé par l'avocat et opposant Ekuru Aukot, qui soutient que ce déploiement est inconstitutionnel. Le ministre de l'Intérieur a assuré que les préparatifs se poursuivraient malgré cette suspension.


Les détails de la mission en Haïti, soutenue par les États-Unis, ne sont pas encore finalisés et le Parlement ne l'a pas encore votée, comme l'exige la Constitution. Le Kenya a déjà participé à plusieurs opérations de maintien de la paix dans des pays voisins (RDC, Somalie) et dans diverses parties du monde (Liberia, Timor oriental, ex-Yougoslavie...).

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), qui évoque une «crise humanitaire» en Haïti, environ 40.000 personnes ont été forcées de quitter leurs foyers entre mi-août et fin octobre en raison des violences.

 

 

 

Avec Le Figaro

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