PubGazetteHaiti202005

Haïti-Crise: Des milliers de personnes pour la plupart des chrétiens  ont marché pour exprimer leur ras-le-bol

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Des milliers de citoyens haïtiens, pour la plupart des chrétiens, ont marché dans différents pays du monde hier dimanche 9 juillet 2023 pour attirer l’attention de la Communauté Internationale sur la situation d’Haïti. Sous l’initiative du pasteur Grégory Toussaint, ces citoyens ont exhorté le gouvernement à mettre fin à l’insécurité, demandant au passage à la communauté internationale dont les USA à adopter des lois au bénéfice d’Haïti.

Il s’agit d’un événement rare en Haïti. Les chrétiens sont souvent réputés pour leur manque d’implication dans les affaires du pays. Hier dimanche, une démonstration de force a été remarquée. À Port-au-Prince, comme dans une dizaine d’autres grandes villes du pays, une marée humaine a investi les rues.

Dès midi, le coup d’envoi a été donné. Sous un soleil de plomb, les chrétiens scandaient "Jistis pou Ayiti" et "Souf pou Ayiti. Portant des T-shirt floqués aux couleurs d’Haïti, ces citoyens ont brandi des pancartes sur lesquelles sont inscrits des messages d’espoir et d’engagement tels que « Chanjman peyi a se nou ». Ils avaient entre leurs mains des petits drapeaux haïtiens. Ils marchaient sous le rhythme des musiques évangéliques diffusées par le Truck Sound pour créer l’animation.

« Nous sommes unis pour Haïti. Nous voulons que tout le monde entende nos voix », a déclaré Joseph Junior, un jeune membre du Tabernacle de Gloire. 

Le rassemblement « Souf Pou Ayiti » a été organisé par le pasteur Gregory Toussaint, pasteur principal de l'église Tabernacle de Gloire qui est PDG de Shekinah.fm. Il a décidé d'organiser une marche après qu'une campagne de pétition pour obtenir le soutien d'un projet de loi sur les sanctions au Congrès américain a recueilli plus de 100 000 signatures en une semaine.

L'objectif du Bishop était de rassembler les Haïtiens aux USA, en Haïti, au Canada et en France dans le but de sensibiliser à l'escalade de la violence des gangs et des enlèvements en Haïti et d'exiger que quelque chose soit fait.

Le marche du dimanche intervient également au milieu même de la recrudescence des cas de violences. Vendredi dernier, Médecins Sans Frontières a annoncé la suspension de tous les traitements dans son centre de traumatologie dans la capitale haïtienne après qu'environ 20 hommes armés ont pris d'assaut son hôpital de Tabarre.


Bien que le rassemblement a été annoncé la semaine dernière, l'énorme taille de la foule que ce soit en Haïti, aux USA et d’autres pays, a été une agréable surprise pour ceux qui marchaient.

« Je n'ai jamais rien vu de tel auparavant », s’est étonné Cantave Jean qui dit marcher pour que les choses changent en Haïti. « Il est nécessaire d'être unis et de rassembler tout le monde pour montrer au monde que nous ne faisons qu'un et que nous voulons que notre pays soit libéré de la corruption », dit-il.


Ces chrétiens ont exprimé leurs ras-le-bol quant à la détérioration du climat sécuritaire pressant les autorités à assumer leurs responsabilités. Ils ont sollicité un appui significatif de la Communauté Internationale en faveur d’Haïti. 


De plus, comme cela faisait partie des objectifs, les citoyens en ont profité pour demander au Sénat américain d’adopter une loi sanctionnant toutes personnes soupçonnées d’implication dans la violence en Haïti. Ils ont insisté sur la nécessité de poursuivre le Programme Humanitarian Parole, baptisé « Programme Biden » par les Haïtiens.

À l’issue de cette marche internationale, le pasteur titulaire de l’église Tabernacle de Gloire, sur son lutrin, a retracé l’histoire du prophète Amos pour expliquer à la foule l’étendue de sa démarche. Une façon aussi pour inciter les compatriotes haïtiens à œuvrer pour le développement d’Haïti.

Le pasteur Grégory Toussaint a plaidé en faveur de la destruction du mur de l’insécurité en Haïti lors de la marche. Selon le pasteur rien ne marchera si l’on arrive pas à faire tomber le mur de l’insécurité, dénonçant au passage les gangs et leurs sponsors


A noter que les Haïtiens en République dominicaine n’ont pas pu marcher en raison d’une interdiction du gouvernement dominicain.

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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