PubGazetteHaiti202005

Massacre du 26 avril 1963: pour Guylène Salès, cette date est comme « une plaie béante »

@AlterPresse/ Exposition de photos des victimes


Ce 26 avril marque le 58e anniversaire d’un massacre perpétré par le régime de François Duvalier suite à une prétendue tentative d’assassinat contre les enfants du dictateur. Toujours pas de justice pour les victimes. Il devient de plus en plus difficile pour elles de faire leur deuil, selon l’une d’entre elle, Guylène Salès.
 
Noir, le mot est faible pour qualifier cette journée du 26 avril 1963.  Celle qui devait être une journée ordinaire pour certains, s’est transformée en l’une des plus épouvantables. Une attaque perpétrée contre une voiture à bord de laquelle se trouvaient les fils du dictateur, François Duvalier, a entrainé l’assassinat de plusieurs personnes dont des enfants sous le regard impuissant de leurs familles. Certaines victimes étaient consumées par les flammes de leur maison alors que d’autres étaient tout simplement portés disparus. Parmi elles, figure le père de Guylène Salès, secrétaire exécutive de la fondation Devoir de Mémoire-Haïti.

Sa mère ainsi que ses frères et sœurs l’ont attendue des jours. Une attente qui s’est révélée vaine au fil des années. Celle qui n’avait que 17 ans à l’époque, a été témoin également de la disparition de plusieurs de ses camarades de classe, dans la même tranche d’âge qu’elle.

L’attaque contre le fils de François Duvalier n’a été qu’un prétexte car le dictateur avait entamé une vague d’arrestation deux jours avant le massacre, explique Guylene Salès. Pour elle, cette date est comme une plaie béante. Les séquelles psychologiques ne disparaissent pas. 58 ans plus tard, Madame Salès peine encore à faire le deuil.

De plus, la date du 26 avril tend à passer dans l’indifférence, déplore Guylène Salès. Aucun monument n’est dédié à la mémoire des victimes du massacre perpétré ce jour-là, ajoute-t-elle. L’ancienne prison de Fort Dimanche, espace de torture sous le règne des Duvalier et devant lequel un autre massacre a été perpétré le 26 avril 1986, alors que des victimes du massacre de 1963 commémoraient cet événement, est un lieu envisagé pour ériger un mémorial honorant les victimes de ce régime féroce, a indiqué Guyrlène Salès.


Entre temps, pour commémorer le 58e anniversaire du massacre 26 avril 1963, une messe a été chantée lundi après-midi en l’église Saint-Pierre en mémoire des victimes.

 

Par Diego O. Charles

Category

Politique

Culture

Economie

Sport