L’icône progressiste de la Cour Suprême des USA, Ruth Bader Ginsburg est morte à 87 ans

La doyenne de la Cour suprême des États-Unis et icône de la gauche américaine, Ruth Bader Ginsburg, s’est éteinte vendredi soir à l’âge de 87 ans. Elle serait décédée des suites d’un cancer du pancréas, selon plusieurs médias américains.

« Notre nation a perdu une juriste d’envergure historique. À la Cour suprême, nous avons perdu une collègue très chère, a soutenu dans une déclaration officielle le président de la plus haute instance judiciaire du pays, John G. Roberts Jr. Aujourd’hui, nous sommes en deuil, mais avec la certitude que les générations futures se souviendront de Ruth Bader Ginsburg telle que nous l’avons connue, une championne infatigable et résolue de la justice. »
Mme Ginsburg avait déjà une santé vacillante, admise à l’hôpital à deux reprises en juillet dernier, ayant visiblement du mal à se débarrasser d’une infection sur les voies biliaires. Elle souffrait également d’un cancer du foie, traité par chimiothérapie.

Avec sa santé fragile, les grandes manœuvres avaient déjà commencé pour préparer sa succession à la Cour suprême, avec la présidentielle du 3 novembre dans tous les esprits.
Le décès de cette championne de la cause des femmes, des minorités ou de l’environnement offre maintenant l’opportunité à Donald Trump de nommer son ou sa successeur à la Cour suprême. Et il est probable que le Sénat, à majorité républicaine, confirme son choix avant l’élection.
Cela risque fort de cimenter la majorité conservatrice de la haute juridiction, qui a le dernier mot sur les sujets qui divisent le plus la société américaine, notamment l’avortement, le droit des minorités, le port d’armes et la peine de mort.
Aujourd’hui, les cinq juges conservateurs — sur neuf — ne font en effet pas bloc, et il est fréquent qu’un d’entre eux vote avec ses confrères progressistes. C’est ainsi que, récemment, une loi restrictive sur l’avortement a été invalidée et que les droits des salariés homosexuels et transgenres ont été étendus.
Mme Ginsburg a été nommée juge à la Cour suprême des États-Unis par l’ex-président Bill Clinton, en 1993. Elle aura donc siégé à la plus haute instance judiciaire du pays pendant 27 ans.

Gazette Haïti avec Le Devoir