PubGazetteHaiti202005

Concours national de dissertation : Centre Musé Haïti lance la 4e édition, une initiative pour la jeunesse haïtienne mobilisée pour le droit à l'éducation

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Concours Sous le thème « Le droit à l'éducation » est lancée la quatrième édition du concours de dissertation du Centre Musé Haïti ce jeudi 15 mai à Pétion-Ville. Des étudiants, officiels, intellectuels et partenaires se sont retrouvés autour d'une même ambition : faire entendre la voix de la jeunesse sur l'une des questions les plus cruciales du pays.

 

Sous les rayons chauds d'un soleil de mai, le Centre Musé Haïti a une fois de plus fait vibrer les espoirs d'une jeunesse assoiffée de savoir. Cette quatrième édition de son concours national de dissertation, placée sous le thème « Le droit à l'éducation », s'est tenue dans une atmosphère à la fois solennelle et inspirante.
La journée a débuté avec l'arrivée des journalistes, des représentants de partenaires institutionnels et de plusieurs officiels. Sur l'estrade, une table d'honneur composée de cinq personnalités de premier plan a donné le ton de la cérémonie. Parmi eux, Erika Francillon, représentante de l'UNESCO, le Protecteur du citoyen Me Jean Wilner Morin, Emmanuel Bernard, représentant du ministère de l'Éducation nationale, le révérend père Peltro Gilbert, initiateur du concours, ainsi que le cinéaste et militant culturel Arnold Antonin, invité d'honneur.


L'hymne national haïtien a solennellement ouvert la cérémonie. Puis, le père Gilbert Peltro a pris la parole pour saluer l'engagement des jeunes. « Le Centre Musé Haïti n'appartient à aucune confession religieuse. Il est un espace de synthèse, d'harmonisation de toutes les couches de la société. Une propriété nationale au service de la patrie et de l'humanité », a-t-il affirmé avec ferveur.


Le responsable du concours a également rappelé les ressources limitées de l'association : « Nous n'avons pas tout, mais nous avons dû cœur et de la détermination. » Citant le pape Jean Paul II, il a invité les jeunes à croire en leur puissance transformatrice : « Vous, les jeunes, avez la tâche difficile mais exaltante de bâtir une civilisation de l'amour. »


Arnold Antonin, invité d’honneur du concours et figure emblématique du monde culturel haïtien, a ensuite pris la parole dans un discours qui a suscité une vive ovation. « Ce concours doit être pour vous l'occasion de sortir des sentiers battus. Il ne s'agit pas de répéter ce que les études universitaires ont déjà rédigé. Il faut apprendre à penser autrement, à élever votre regard », a-t-il lancé à une audience visiblement captivée.


Le recteur de l'Université d'État d'Haïti Dieuseul Predelus, dans son allocution, a salué la pertinence du concours dans un contexte marqué par la crise : « Organiser un tel événement aujourd'hui est un acte de résistance symbolique contre l'obscurantisme, la marginalisation du savoir, et la destruction de nos infrastructures éducatives », a-t-il déclaré.


Un symbole d'espoir dans un pays en détresse

 

Dans une prise de parole remarquée, le directeur général de l'ONAPE, Hervé Boursiquot, a appelé les jeunes à viser l'excellence : « Cultivez le plaisir de la rigueur. Ne vous laissez pas emporter par la facilité. » Il a rappelé que l'éducation n'est pas seulement une affaire d'apprentissage, mais aussi de caractère et de persévérance.

De plus, le protecteur du citoyen, Me Jean Wilner Morin, a pour sa part recontextualisé le concours dans la mission de l'Office de la Protection du Citoyen (OPC). Promouvoir la paix sociale, l'égalité d'accès à l'éducation et les droits humains est, selon lui, une priorité absolue. 

Dans un rapport publié le mois dernier, l'OPC a décrit une situation alarmante : plus de 1,2 million de personnes ont été déplacées à cause des violences. Parmi elles, des milliers d'enfants ont perdu l'accès à l'école. Plus de 500 établissements scolaires et universitaires sont aujourd'hui fermés. Dans ce contexte, le concours du Centre Musé Haïti apparaît comme un acte de foi envers l'avenir.


Cette quatrième édition prévoit la participation des élèves du nouveau secondaire 1 au nouveau secondaire 4, ainsi que des étudiants du premier cycle universitaire. Les candidats ont jusqu'au 15 juin 2025 à 11 h 59 pour soumettre leurs dissertations.

En tout, huit interventions ont marqué la cérémonie d'ouverture, chacune réaffirmant l'importance cruciale de l'éducation dans la reconstruction d'Haïti. Le concours, selon les organisateurs, est autant un levier de mobilisation intellectuelle qu'un cri du cœur face à la désespérance sociale.
« Nous croyons que la jeunesse haïtienne peut et doit se lever pour construire une Haïti plus juste, plus équitable. Pour les enfants, les jeunes, les vieux. Pour nous tous », a insisté le père Gilbert Peltro, les yeux brillants d'émotion.


Le Centre Musé Haïti, dans un pays en proie à l'effondrement de ses institutions, se pose ainsi comme un phare. Une voix parmi d'autres, mais une voix persistante qui continue de dire que l'éducation reste le socle d'une société libre et digne.


  

 

 

Par Arnold Junior Pierre

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