
Le parquet de Port-au-Prince poursuit ses investigations sur les présumés liens entre figures publiques, journalistes et gangs armés. L’ancien chef de la DCPA et le journaliste Jean Ismaël Valestin se sont présentés séparément ce jeudi 24 avril 2025 devant le commissaire Frantz Monclair.
Dans une atmosphère tendue, deux figures connues du public haïtien ont été auditionnées ce jeudi 24 avril 2025 au parquet de Port-au-Prince. L’inspecteur général Alain Auguste, ancien directeur central de la Police Administrative (DCPA), et le journaliste Jean Ismaël Valestin, ex-présentateur de l’émission Boukante Lapawòl, ont été convoqués dans le cadre du dossier explosif impliquant Magalie Habitant et l’ancien député Prophane Victor, tous deux soupçonnés de collusion avec le réseau criminel « Viv Ansanm ».
Alain Auguste s’est présenté en matinée, assisté de son avocat, Me Mario Delcy. Selon ce dernier, aucune convocation officielle ne lui avait été adressée par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), contrairement aux déclarations du commissaire du gouvernement, Me Frantz Monclair. « Mon client a agi de bonne foi en se présentant. Il entend laver son honneur dans le respect de la loi », a insisté Me Delcy. Après l’audition, Alain Auguste est rentré chez lui libre.
Plus tard dans la journée, c’est Jean Ismaël Valestin qui a fait son entrée discrète au parquet. Le journaliste a été entendu en lien avec un rapport de la DCPJ, selon lequel Joseph Saget — un proche de Prophane Victor actuellement détenu — aurait eu des communications téléphoniques avec plusieurs personnes, dont il il fait partie.
À sa sortie du parquet, Jean Ismaël Valestin, accompagné de ses avocats, n’a fait aucun commentaire à la presse, mais une source proche du dossier affirme qu’il a répondu « sereinement et en toute transparence » aux questions du parquet. Il est, lui aussi, reparti libre.
Cette convocation inquiète un peu Me Mario Volcy, affirmant qu’ « on ne peut pas banaliser le fait que des journalistes soient convoqués sur la base de simples appels téléphoniques, sans preuves formelles »
Du côté des autorités, le commissaire Frantz Monclair défend l’approche : « Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières. Le parquet fait son travail, en respectant les droits de chacun. Quand un nom apparaît dans un rapport, il est de notre devoir d’enquêter. »
Arnold Junior Pierre
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