PubGazetteHaiti202005

Le bureau de l'ex premier ministre Claude Joseph rejette l'ordonnance du juge Voltaire qu'il considère comme une " récompense au dictateur Ariel Henry "

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In extenso 

Le Bureau de l’ancien Premier Ministre Claude JOSEPH prend acte de l’ordonnance de clôture datée du 25 janvier 2024 du juge chargé d’enquêter sur le dossier de l’assassinat crapuleux du Président Jovenel Moïse. En attendant l’authentification de cette ordonnance et sa signification en bonne et due forme à ses avocats, le Bureau de l’ancien Premier Ministre voudrait exprimer son plus grand étonnement devant les conclusions insolites du juge d’instruction à l’égard de Monsieur Claude JOSEPH.  


Le Bureau de l’ancien Premier Ministre note qu’il s’agit avant tout d’une ordonnance bancale qui offre une récompense politique au dictateur Ariel Henry d’avoir joué pieds et mains pour bloquer toute initiative d’enquête impartiale, indépendante et internationale concernant l’assassinat du Président Jovenel Moïse et s’opposer à la manifestation de la vérité historique sur ce drame.  


Le Bureau note également qu’il s’agit d’une ordonnance inique dans laquelle le juge a artificiellement inculpé l’ancien Premier Ministre Claude JOSEPH et a décidé de le renvoyer devant le Tribunal criminel sans assistance de jury pour des ahurissants faits de complicité d’assassinat sur la personne du 58ème Président de la République d’Haïti.


Si cette accusation ne résiste d’emblée à aucun examen de bon sens et participe plutôt d’une stratégie politico-judiciaire pour tenter d’inverser la présomption de culpabilité qui pèse lourdement sur Ariel Henry quant à son implication dans le drame du 7 juillet 2021, le Bureau de l’ancien Premier Ministre est davantage choqué par les motifs essentiellement politiciens et la pauvreté des indices ayant conduit le juge à retenir des surprenants faits de complicité à l’encontre de Monsieur Claude JOSEPH.


En effet, le juge d’instruction s’est appuyé sur le fait que l’ancien Premier Ministre a décidé d’assumer ses responsabilités de chef de gouvernement pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos après l’assassinat abject du Président Jovenel Moïse. Il s’est également fondé sur le fait que Monsieur Claude JOSEPH ne s’était pas rendu sur les lieux du crime pour se substituer aux autorités judiciaires et policières qui, sous le leadership diligent de l’ancien Premier Ministre, s’étaient d’ailleurs activées pour appréhender les premiers suspects de ce crime odieux.

Or, le Bureau tient à faire remarquer que, contrairement à la définition de la notion de complicité qui consiste au fait d’apporter une aide ou une assistance à l’auteur de la commission d’une infraction, le juge d’instruction n’a pas trouvé dans son travail d’enquête des indices valables permettant de supposer que l’ancien Premier Ministre aurait effectivement concouru à la réalisation de ce crime odieux.

Reprocher à Monsieur Claude JOSEPH d’avoir pris ses responsabilités après l’assassinat n’est pas un indicateur voire un indice suffisant pour attester de sa complicité dans l’assassinat du Président Jovenel. Cette action politique ne consiste en rien en une aide ou une assistance aux auteurs du drame du 7 juillet 2021. Pris donc dans un raisonnement essentiellement politicien, le juge s’est trompé dans cette opération de qualification et s’est trouvé dans l’impossibilité de déceler en ce comportement politique un indice pouvant présumer la participation de l’ancien Premier Ministre à l’assassinat du Président Moïse.


De plus, l’ordonnance n’a fait mention d’aucun élément qui aurait laissé penser que Monsieur Joseph aurait, comme l’exige l’article 45 du code Pénal haïtien, fourni des moyens matériels, financiers ou intellectuels devant servir à perpétration de crime odieux.


En outre, l’enquête du juge d’instruction n’a révélé aucun lien de complicité entre l’ancien Premier Ministre Claude JOSEPH et les comploteurs de l’assassinat du Président Jovenel Moïse. À titre d’exemple, l’ordonnance n’a suspecté aucun rapport entre Monsieur Claude JOSEPH et celui que le juge d’instruction présente comme le principal instigateur du crime, en l’occurrence Christian Emmanuel Sanon.

L’ordonnance n’a révélé aucun lien entre l’ancien Premier Ministre et Joseph Félix Badio, dont l’assassinat du Président Jovenel Moïse est, selon le juge d’instruction, écrit en lettres capitales sur le front et dont les échanges réguliers le soir même de l’assassinat du Président avec Ariel Henry sont établis à la fois dans le rapport du 2 août 2021 de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) de la Police Nationale d’Haïti et celui du 20 août 2021 du Réseau national des Droits Humains (RNDDH).


Le Bureau de l’ancien Premier Ministre rappelle que Monsieur Claude JOSEPH n’est mis en cause ni dans le rapport de la DCPJ, ni celui du RNDDH et encore moins celui du FBI. L’ancien Premier Ministre n’est pas non plus indexé par les témoignages des personnes qui sont déjà condamnées aux Etats-Unis dans le cadre du dossier de l’assassinat du Président Jovenel Moïse. De plus, la justice haïtienne et la justice américaine n’ont retracé aucun échange téléphonique entre Monsieur Joseph et les auteurs qui sont déjà condamnés dans le cadre de cette affaire.


Si Monsieur Claude JOSEPH était effectivement complice dans l’assassinat du Président Jovenel Moïse, il n’aurait aucun intérêt à solliciter l’aide du FBI pour enquêter sur cet assassinat odieux. Il n’aurait pas non plus entrepris des démarches au sein des institutions internationales comme l’Organisation des Nations Unies, l’Organisation des Etats Américains et le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme pour solliciter la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur l’assassinat du Président Moïse et la constitution d’un tribunal international pour juger les vrais coupables.


Dès lors et se fondant sur tout ce qui précède, le Bureau conclut qu’il n’existe aucun indice crédible dans l’ordonnance du 25 janvier 2024 pouvant suffisamment caractériser l’infraction de complicité dont le juge reproche à l’ancien Premier Ministre.


L’enquête du juge d’instruction ne parvient pas à établir un lien direct ou indirect entre Claude JOSEPH et les auteurs de l’assassinat du Président Jovenel Moïse. En conséquence, le Bureau de l’ancien Premier Ministre rejette fermement les conclusions farfelues du juge d’instruction à l’égard de Monsieur Claude JOSEPH.


Le Bureau de l’ancien Premier Ministre croit qu’il est plutôt opportun de s’interroger sur la véritable raison qui justifie la décision du juge d’inculper Monsieur Claude JOSEPH. La réponse à cette interrogation se trouve dans l’instrumentalisation politique de l’enquête sur l’assassinat du Président Jovenel Moïse pour innocenter le Dictateur Ariel Henry et anéantir ses opposants politiques.


Cette vérité indiscutable porte le Bureau de l’ancien Premier Ministre Claude JOSEPH à déceler dans l’ordonnance de renvoi du 25 janvier 2024 une stratégie de neutralisation politique qui renseigne sur la façon dont le pouvoir dictatorial de Ariel Henry détourne la justice haïtienne de sa mission républicaine pour la transformer en un vil instrument de persécution et d’intimidation à l’encontre de
ses opposants.


Dans cette perspective, le Bureau de l’ancien Premier Ministre Claude JOSEPH juge qu’il est important de rappeler le contexte politique dans lequel cette ordonnance de la honte est rendue. En effet, ce contexte est notamment marqué par la fin depuis le 7 février 2024 du pouvoir de transition du gouvernement dirigé par le dictateur Ariel Henry, l’occupation illégale de la Primature et d’autres espaces de pouvoir et l’amplification de la répression politique contre la mobilisation anti-gouvernementale.


Cette ordonnance arrive également à un moment où l’ancien Premier Ministre Claude JOSEPH est le véritable fer de lance de la mobilisation contre le dictateur Ariel Henry et où le Parti politique les Engagés pour le Développement (EDE), dont il est le leader national, a intensifié à travers toute l’étendue du territoire national la lutte contre le pouvoir dictatorial et sanguinaire prenant le pays en otage depuis le 7 février 2024.


Convaincu qu’il n’existe pas de hasard en politique et que l’ordonnance bancale du 25 janvier 2024 sert les intérêts politiciens du dictateur Ariel Henry, le Bureau de l’ancien Premier Ministre voudrait dénoncer cette œuvre empreinte de partialité politique du juge d’instruction et rassurer le peuple haïtien sur le fait que Monsieur Claude JOSEPH n’est ni intimidé ni distrait par ces persécutions politico-judiciaires et qu’il s’engage à poursuivre avec détermination la lutte pour libérer le pays de la dicture imposée par Ariel Henry.

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