PubGazetteHaiti202005

Anniversaire de la bataille de Vertieres:- Mobilisation contre le pouvoir sur tout le territoire

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PORT-AU-PRINCE, Le 18 novembre 2019

 

La mobilisation contre le Président Jovenel Moise ne faiblit pas. Alors qu'il a été contraint de commémorer la bataille de Vertières à Port-au-Prince sous menaces de l'opposition, dans toutes les régions du pays la population a manifesté pour exiger sa démission. 
Les opposants ont gagné les rues dans la Capitale et ses environs, au Cap Haitien, à Mirebalais, à St Marc, à Miragoâne, Petit-Goâve, Grand-Goâve, Léogane, à Fort-Liberté, aux Gonaïves, aux Cayes et à Jacmel. Dans toutes les grandes villes des barricades de pneus enflammés ont été érigées. Le transport a été complètement paralysé. Des ponts ont été coupés par les protestataires notammement à Léogane

Les plus grandes manifestations ont été organisées dans la zone métropolitaine, au Cap Haitien et à Miragoâne. Au Cap Haitien, c'est le leader de Pitit Dessalines Jean Charles Moise qui a pris la parole cette année encore à Vertières à la place de Jovenel Moise. Pour lui, l'absence du pouvoir et des Ambassades dans ce lieu historique ce 18 novembre témoigne de la victoire des fils de Dessalines. La veille, des militants avaient totalement incendié les locaux logeant les bureaux de l'ONI, du BED et du BEC du nord à la rue 19 Jk pour protester contre l’arrestation suivie de bastonnade d'un de leurs camarades par la police. 

Ce 18 Novembre, ils étaient des milliers de Capois à manifester contre le pouvoir. Le sous-commissariat de Barrière bouteille a été attaqué par des manifestants à coup de pierres et de tessons de bouteilles. Les policiers ont dû se réfugier à l'intérieur du bâtiment. 
Le traditionnel Tédeum a été célèbré dans une Cathédrale pratiquement vide. Seuls le Délégué Départtemental, le Vice-Délegué de l'Arrondissement , les Maires ascesseurs et quelques chrétiens ont pris part à la messe. Les parlementaires du nord étaient tous absents. 

Dans la Capitale Haitienne, des partisans armés du pouvoir se sont attaqués à la manifestation arrivée à Delmas 66 et 95. Des tirs nourris d'armes automatiques ont été entendus obligeant une partie de la foule qui devait se rendre à Pétion Ville à rebrousser chemin. Un journaliste de Capital FM en est sorti blessé par balles au pied dans la foulée. Les agents du CIMO et le Commissaire de Pétion Ville ne sont intervenus qu'àprès l'incident. En représailles, des manifestants ont tenté d'incendier un immeuble. Les sapeurs pompiers sont intervenus pour éteindre le feu.  Aucune arrestation dans cette zone réputée contrôlée par des proches du pouvoir. Des habitants pointent du doigt des body guard de l'ex Président Michel Martelly dont le prénommé Papouche. Des proches de l'intéressé rejettent ces accusations. 

Les manifestants ont dénoncé la passivité de la police nationale qui n'a pris aucune mesure pour éviter ces attaques à Delmas 95 où les partisans du pouvoir ne sont pas à leur premier coup d’essai.

Très peu de leaders de l'opposition ont été remarqués dans les rues de la zone métropolitaine ce 18 novembre. Notre reporter a remarqué les Sénateurs Youry Latortue et Ricard Pierre sur le parcours. Les leaders de Mache Kontre, Forum Papay, Bloc Démocratique ayant paraphé l'accord avec l'Alternative Consensuelle ont brillé par leur absence. Aucune note ou communiqué de soutien à la manifestation émanant de ces structures politiques n'a été non plus envoyé.

Tout compte fait, les opposants du régime ont réussi à imposer leurs lois dans la Capitale comme dans les villes de provinces malgré l'appel au dialogue lancé ce lundi au Palais National par le Président de la République.


Jose Emmanuel

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