PubGazetteHaiti202005

Commémotation 17 Octobre:- Jovenel Moise mis en déroute par l'opposition /Au moins 3 morts

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PORT-AU-PRINCE, le 17 Octobre 2019
(www.gazettehaiti)


Le Président Jovenel Moise a été une nouvelle fois mis en déroute par l'opposition qui l'a empêché de se rendre au Pont Rouge et à Marchand Dessalines pour la grande cérémomie traditionnelle du 17 octobre, date marquant l'anniversaire de l’assassinat de Dessalines.

C'est la deuxième année consécutive que le Chef de l'Etat est défié par ses opposants qui tôt ce matin ont érigé des barricades de pneus enflammés pour lui barer la route.
Au Champs de Mars, il a juste déposé une gerbe de fleurs au MUPANAH sous haute protection des unités spécialisées de la police et des étrangers venus renforcer sa sécurité. 

Dans toutes les grandes villes et autres localités du pays des manifestations ont été organisées pour exiger la démission du Président. A Port-au-Prince et ses environs, particulièrement, la manifestation avait plusieurs branches et avait diverses destinations. Pendant qu’un groupe moins important conduit par l’ancien Sénateur Jean Charles Moise se dirigeait vers l’Ambassade américaine à Tabarre pour délivrer un message, la grande foule partant du Carrefour de l'aéroport a pris la direction du Champs de Mars comme prévu dans le parcours pour déposer elle aussi une gerbe de fleurs au MUPANAH. Une manifestation qui sortait de Kenskoff pour se rendre également au Champs de Mars a été contrainte de rebrousser chemin par les forces de l'ordre «  en dépit d'une notification signifiée à la police»

Les manifestants sont arrivés dans un Champs de Mars totalement sécurisé par les corps spécialisés dont l'USGPN. Des protestataires ont lancé des jets de pierres en direction des policiers qui dans un premier temps n'ont pas réagi. Les manifestants qui ont pris la direction de la barrière principale du Palais National ont été finalement dispersés par les agents qui ont tiré des rafales. 

La manifestation une fois refoulée, à l’Avenue Christophe, le cadavre d’un jeune garçon baignant dans son sang a été découvert, ainsi qu’un autre grièvement blessé. Ils auraient été attaqués par des civils encagoulés selon le survivant. Il a été transporté par le Service ambulancier à l'Hôpital. 

Un peu plus tard, un autre manifestant a été retrouvé mort d'une balle á la tête à la ruelle rivière, non-loin du Décanat de l'Université d’Etat d’Haiti. Il est âgé de 23 ans, selon ses proches.

Au Cap Haitien, des milliers de manifestants ont gagné les rues pour exiger le départ de Jovenel Moise du pouvoir et l'organisation des procès de Pétrocaribe et de la Saline. Le tradionnel Te Deum organisé á la Cathédrale du Cap n'a pas eu lieu en raison des troubles. 

A Léogane, la tension était montée d'un cran. Les manifestants en colère ont saccagé et pillé les locaux de la Mairie, du Tribunal de Paix, du Sous-Commissariat puis incendié les mobiliers. Radio Excellence, une station appartenant au Député PHTK de cette circonscription a été aussi attaquée. Les protestataires ont tenté d'y mettre le feu. En réaction, un jeune a été tué par la police, selon les organisateurs de la manifestation.

A Mirebalais, des milliers de personnes ont parallèlement manifesté dans les rues pour dénoncer l'assassinat du Journaliste Néhémie Joseph, marche qui allait être transformée en mouvement de protestation contre Jovenel Moise. 

Ce 17 Octobre, les funérailles du jeune militant de 17 ans tué par la police ont été aussi organisées à St Marc dans une ambiance de protestation. Toute la ville était barricadée. 

Pour le 213 ème anniversaire de l'assassinat du Père fondateur de la nation, le pays était une fois encore sous haute tension. La contestation visant le départ de Jovenel Moise est quasi-générale. Presque toutes les couches de la socitété lui demandent de jeter l'éponge. Sa dernière conférence de presse, au lieu de calmer la situation, n’a fait que mettre de l’huile sur le feu. D’ailleurs, 4 des membres de facilitation du dialogue mis sur pied par le Président de la République ont démissionné après avoir déclaré qu’il ne comptait pas quitter le pouvoir, contrairement à ce qu’il leur avait confié au préalable.

L'opposition politique crie victoire après avoir contraint, dit-elle, le Président à circonscrire ses activités et déplacements dans les périmètres avoisinants du Palais National. 

Elle appelle à maintenir la mobilisation pour contraindre Jovenel Moise à la démission. 

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