PubGazetteHaiti202005

Procès symbolique de Jovenel Moïse : jugé coupable devant un tribunal populaire, le président doit quitter le Palais pour être conduit au pénitencier national

Me Gédéon Jean.  Credit photos: Legrand photo


Comme annoncé, les membres de « N ap Mache Pou Lavi » ont organisé, ce vendredi, un procès symbolique visant à juger le « président contesté Jovenel Moise » pour « des faits d’anéantissement des institutions étatiques, de violations de la Constitution et des droits humains ». Le tribunal populaire constitué à cet effet et présidé par Me Kedma Dérival a reconnu le chef de l’Etat coupable pour les faits qui lui sont reprochés.

Cet exercice n’avait rien d’une simulation. Sinon, son appellation de « Procès Symbolique ». Que ce soit dans sa mise en place, le décor ou dans son déroulement. Le représentant du ministère public, Me Gédéon Jean, dans une plaidoirie magistrale, a énuméré un ensemble d’éléments démontrant la culpabilité du président Jovenel Moise. Concernant la violation de la Constitution, Me Jean a évoqué notamment le fait par le chef de l’Etat de ne pas quitter le pouvoir alors que son mandat a pris fin le 7 février dernier.

Photo

Pour corroborer cette thèse, M. Jean a également rappelé le constat par le chef de l’Exécutif de la fin du mandat des parlementaires de la 50e Législature le 13 janvier 2020. Il exige du tribunal, l’application de l’article 134-2 de la Constitution contre M. Moise comme ce fut le cas pour ces parlementaires. Gédéon Jean a également évoqué l’arrestation du juge de la Cour de Cassation Yvickel Dabrésil suivie de sa révocation et celle de deux de ses collègues par arrêté présidentiel. Aussi l’homme de loi a-t-il parlé des différents massacres perpétrés sous l’administration Moise pour prouver les cas de violation des droits humains dont il accuse le chef de l’Etat. 

Il faut dire qu’en dépit du caractère symbolique de ce procès, l’assistance n’a pas permis aux avocats de la partie défenderesse, les Maitres Edeline Raymond et Literné Exalus, d’accorder le titre de président au chef de l’Etat en fonction. Telle une parodie, les avocats de la partie défenderesse se sont contentés de faire semblant de défendre le président Jovenel Moise.

Séance tenante, Me Kedma Dérival qui a fait office de juge de ce tribunal dit populaire a donc tranché en faveur de la partie demanderesse en reconnaissant la culpabilité du président Jovenel Moise. Il a donc ordonné le déguerpissement du président Jovenel Moise du Palais national pour être conduit au pénitencier national.

 

Par Diego O. Charles

Category

Politique

Culture

Economie

Sport