PubGazetteHaiti202005

Les senateurs Youri Latortue, Joseph Lambert, Jean Marie Salomon et Patrice Dumont contre la caducité du Parlement

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L’annonce de la caducité du Parlement par le Chef de l’État sur Twitter a soulevé la grogne de certains sénateurs. Même ceux faisant partie du tiers qui reste en poste. En conférence de presse ce lundi, ils se sont réunis pour dénoncer l’illégalité de la décision du Président et soutiennent que le mandat de 19 sénateurs n'est pas encore arrivé à terme. 


Pour le sénateur Jean Marie Junior Salomon, les tweets du Président annonçant la fin du mandat de 19 Sénateurs peuvent être considérés comme une attaque perpétrée contre la jeune démocratie haïtienne. “Le Sénat est le dernier rempart de la République”, a-t-il rappelé. 


“Force est de constater que le Président vient d’enfoncer le clou dans la plaie après avoir lancé deux tweets relatifs à la caducité du Parlement en violation des prescrits de la Constitution et du décret électoral de 2015”, scande le parlementaire dans un message à la nation. 

« Il s'agit, d’après lui, d'un acte politique qui exige une action immédiate. Car, à toute action politique s’oppose une réaction politique” , dit-il. 


Le sénateur Youri Latortue de son côté met en défi le président Jovenel Moise de présenter des provisions légales lui permettant de constater la caducité du Parlement et de mettre fin au mandat des sénateurs. 
L’élu de l’Artibonite revendique son mandat de six ans lequel arrivera à terme selon lui en 2022. 


« Le tweet du Président n'a aucune valeur légale. Au niveau de la forme, c'est l’Assemblée des Sénateurs qui valide la fin du mandat des membres du grand corps. L'article 50.3 indique clairement que le mandat des sénateurs arrive à terme le deuxième lundi de la sixième année de son mandat », a clarifié le sénateur Latortue, qui reste attaché à son mandat. 


Le Sénateur Patrice Dumont dont le mandat n'est pas encore arrivé à terme vole au secours de ses collègues. Il parle de la violation de la Constitution. « Le Chef de l'Etat vient de commettre une forfaiture. On ne peut pas laisser des gens commettre des fautes sans conséquences”, martèle le sénateur de l’Ouest qui défend ses pairs.


« Le temps d’écourter le mandat des élus est révolu”, a déclaré quant à lui, le sénateur Joseph Lambert . Pour lui, le président Jovenel Moïse n'a pas le droit de déclarer la caducité du Parlement.

“Nous avons constaté à quel point le Président Jovenel Moïse était accroché à son mandat. Même étant seul au Sénat de la République, je représente le Sénat. Tant que mon mandat n'est pas arrivé à terme », a indiqué l'animal politique. « Personne n'a le droit d'écourter le mandat de mes collègues. Cet acte peut handicaper tout processus vers un compromis”, a jugé l’élu du Sud-Est. 
 Le Président Jovenel Moise jouerait, pense-t-il, sur le calme apparent que connaît le pays ces derniers pour prendre cette décision 

 


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