PubGazetteHaiti202005

Claude Joseph : « la démission d'Ariel Henry n’est pas une victoire »

Claude Joseph, leader de EDE

Pour l’ancien premier ministre Claude Joseph, la démission d'Ariel Henry n’est pas une victoire. Intervenant à l’émission « Le Rendez-vous avec Volcy Assad », mardi 12 mars, le leader du parti EDE a indiqué par ailleurs que cette transition doit être « une transition de sagesse et non un moyen pour  éliminer ses adversaires politiques ».

Sur les réseaux sociaux ou dans différents coins de rue, la démission du Dr Ariel Henry est accueillie comme une délivrance, un moment de fête, mais ce n’est pas la considération de l’ancien Premier ministre Claude Joseph, opposant farouche du premier ministre. 

Selon Claude Joseph, ce moment appelle plutôt à « un front commun » pour sauver le pays, confronté à un climat de violences aveugles imposées par les gangs armés. Des prisons ont été vidées de leurs détenus, des commissariats incendiés, des institutions publiques et privées attaquées, etc. L’aéroport Toussaint Louverture a dû fermer après avoir été atteint de projectiles. 

« Cette transition doit être une transition de sagesse empreinte d’humilité. C’est une transition devant donner au peuple haïtien la possibilité de choisir ceux qui doivent le diriger », croit le leader du parti Les Engagés pour le Développement ( EDE).

Cette transition évoquée par l’ancien chancelier haïtien sera pilotée par un conseil présidentiel, conformément à l’accord trouvé entre la communauté internationale et les acteurs de la crise en Haïti. Il comptera 7 membres et 2 membres observateurs issus des secteurs vitaux de la nation.

Le Conseil présidentiel devrait regrouper des forces politiques telles que Pitit Dessalines, RED/EDE, Montana, Fanmi Lavalas, Accord du 21 Décembre, le secteur privé, le Collectif du 30 janvier. « C’est la solution la plus inclusive », souligne Claude Joseph qui se félicite de la présence du secteur privé des affaires dans cette démarche.

La Caricom a défini des critères pour intégrer le Conseil Présidentiel. Pour être éligible à faire partie de ce conseil, la personne en question ne doit pas avoir été condamnée ou sous le coup d'une condamnation pour crime, d'une inculpation. Elle ne doit pas être candidate pour les prochaines élections et doit adhérer à la résolution de l’ONU concernant le déploiement de la force multinationale.

Le Conseil Présidentiel trouve son rôle et sa mission dans la constitution, selon Claude Joseph, qui rappelle que ce conseil siégera comme président de la République au palais National. À l’intérieur de ce conseil émergera un représentant qui sera le président. Le choix de ce dernier sera fait soit par vote, par consensus ou tiré au sort, selon Dr Joseph. Et de préciser qu’il reviendra à ce Conseil présidentiel de choisir un Premier ministre de consensus.

Plaidoyer pour le retour du Dr Ariel Henry

Lors de la rencontre entre les protagonistes et la communauté internationale en Jamaïque lundi, l’ancien chef du gouvernement Claude Joseph a plaidé pour un retour du Premier ministre Ariel Henry « si on ne lui reproche rien. J’avais des problèmes sérieux avec Ariel Henry mais c’était en lien avec sa gouvernance. Ce n’était pas personnel », a déclaré le dernier Premier ministre de Jovenel Moïse.

Cet accord trouvé entre la Caricom et les protagonistes de la crise ne plaît pas à certaines structures politiques. Compte tenu de la situation, Claude Joseph demande à ces dernières de se préparer pour les prochaines élections si elles pensent qu’elles pourront, seules, changer le pays: « Si elles pensent que personne n’est crédible, elles doivent se présenter aux prochaines élections ». 

Dans l’après-midi, quelques heures après la participation de Claude Joseph à l’émission, RED, la plateforme dont fait partie EDE et Compromis Historique ont fait le choix de Marie Ghislaine Monpremier, ancienne ministre des affaires sociales de Jovenel Moïse pour les représenter au conseil présidentiel, selon une source proche de cette coalition politique.

Dans la même journée du mardi, à travers une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l’ex-chef rebelle Guy Philippe a exprimé son désaccord avec la formule du Conseil Présidentiel de 7 membres adoptée par la Caricom et les différents protagonistes de la crise lors de la réunion de haut niveau en Jamaïque. Guy Philippe, qui demande à la population de faire entendre sa voix, croit que ce sont les Haïtiens qui doivent faire le choix des dirigeants du pays et non la communauté internationale.

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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