PubGazetteHaiti202005

Le RNDDH apporte des précisions autour du dossier Sherlson Sanon

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Dans un communiqué de presse datant de ce mardi 24 janvier 2022, le Réseau National de défense des droits humains (RNDDH) a apporté des précisions autour du dossier Sherlson Sanon. Le réseau rejette d’un revers de main les allégations selon lesquelles, il serait responsable de la détention préventive, pendant dix (10) années, du nommé Sanon. Il rappelle que le droit d’ordonner l’incarcération d’un individu revient aux autorités judiciaires.

 

C’est un dossier qui fait couler beaucoup d’encre. La libération après dix ans de Sherlson Sanon a soulevé de l’indignation chez beaucoup de citoyens qui sont arrivés jusqu’à épingler le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dans l’affaire.

 

Quelques minutes après la délibération, Sherlson Sanon, devant les caméras, n’a pas caché sa satisfaction, conscient aussi que son moral n’est pas au top de sa forme. « J’ai été victime d’une méchanceté de Pierre Esperance », avait déclaré Sherlon Sanon. Pierre Espérance est directeur exécutif du Réseau National de défense des droits humains, organisme qui l’a reçu en 2013 où il avait fait des témoignages accablants sur des hauts fonctionnaires de l’Etat à l’époque.

 

« Le 12 mars 2013, le nommé Sherlson SANON qui a aussi affirmé s’appeler Andrebert SANON, s’est présenté au local du RNDDH et a déclaré vouloir porter plainte. Et, aux termes du protocole de réception de plaintes et d’accompagnement du RNDDH, il a été reçu et entendu par un membre de l’équipe technique. Lors de son entretien, il a affirmé avoir reçu l’ordre de l’ex-sénateur Joseph LAMBERT, d’assassiner Levaillant LOUIS JEUNE et Sorel JACINTHE, deux (2) anciens députés de la 49ème législature auxquels l’ex-sénateur reprochait leurs déclarations selon lesquelles il ne pourrait vivre en Haïti sans la protection de l’immunité parlementaire ou sans occuper un poste au plus haut niveau de l’Etat. A la question pourquoi il a été lui-même choisi pour exécuter ce double assassinat, Sherlson SANON, a déclaré appartenir à un gang armé dénommé Base Kakos, basé à Jacmel et impliqué dans la perpétration de plusieurs actes attentatoires aux vies et aux biens, à l’encontre notamment de personnes vivant dans le département du Sud-est », détaille le RNDDH dans ce communiqué.

 

Selon l’organisme de défense des droits humains, Sherlon SANON avait rapporté avoir perpétré l’assassinat, en 1999, de Céline MOULIER et de Fernand MOULIER, deux (2) étrangers qui habitaient à Civadier, à Jacmel ; l’enlèvement à Jacmel, en date du 17 novembre 2012, de Jorym Sam ETIENNE alors âgé de trois (3) ans et l’assassinat le même jour, de son père, l’agronome Jean Marie Patrice ETIENNE ; l’exécution à Jacmel de Jerry DARTOIS et de M.C. Hammer DARTOIS, en date du 5 février 2013 ; la récupération, chez Jetho SANON alors officier de l’état civil de Marigot, de seize (16) boîtes en carton, remplies de substances illicites. « Il s’agit de crimes qui avaient, pour la plupart, défrayé la chronique et qui n’avaient pas été alors élucidés par les autorités judiciaires », souligne le RNDDH.

 

Compte tenu de ces témoignages chocs, le RNDDH dit avoir pris le soin d’informer Sherlson SANON qu’il devait se mettre à la disposition de la Justice, tout en soulignant à son attention les risques d’arrestation et de détention qu’il encourait. « Sherlson SANON a accepté, arguant que pour avoir décidé de ne pas exécuter l’ordre qu’il avait reçu, il s’était mis en difficulté. Il craignait pour sa vie et pour celle de sa famille et par conséquent, il préférait se rendre à la Justice plutôt que de rester libre de ses mouvements et risquer d’être assassiné », rapporte le Réseau, informant avoir décidé d’accompagner Sherlson SANON chez un notaire pour réitérer par devant un officier assermenté, ses déclarations.

 

 

« Ce qui a été fait le 23 avril 2013, en l’étude du notaire public Maître Jean Beaubrun L. RONY, qui, après avoir minutieusement relu pour Sherlson SANON, ses déclarations, a visé avec lui toutes les pages du document et a inscrit à sa fin, l’avoir reçu uniquement pour la certification matérielle de la signature du déclarant », précise le RNDDH.

 

Lors des actions judiciaires, le RNDDH indique que Sherlson Sanon a toujours reconnu ses propos jusqu’à interjeter appel suite à une décision du Juge Lamarre Belizaire rejetant les informations données par lui sur les chefs de la base Kakos. 


 

Le RNDDH affirme avoir appliqué le protocole plus haut détaillé après avoir remarqué le sérieux du dossier. Le RNDDH souligne qu’il est une organisation de promotion et de défense des droits humains pour laquelle le respect des garanties judiciaires tant des victimes que des bourreaux, est très important.

 

« Le RNDDH ne saurait protéger quiconque lui déclare être impliqué dans la perpétration d’actes délictueux », fait croire l’organisme,  indiquant que « tout individu qui se présente au RNDDH et qui affirme avoir perpétré des actes répréhensibles, sera indubitablement conduit à la Justice. »

 

 

Pour clore le sujet, le RNDDH rejette toute tentative de déplacer la responsabilité de la détention illégale et arbitraire, pendant dix (10) ans, de Sherlson SANON, et de la lui faire endosser.

 

Entre-temps, à sa sortie de prison, Sherlson Sanon avait annoncé une conférence de presse pour livrer sa version des faits. Les médias n’en sont toujours pas informés de la date. 

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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