PubGazetteHaiti202005

Environ une centaine de détenus décédés au cours de l'année, informent le CARDH et le RNDDH

@lediaspora

La situation des prisonniers est très difficile ces derniers temps au niveau des centres carcéraux notamment au pénitencier national. La plupart des détenus meurent de la tuberculose, d'autres de la malnutrition et par manque de soins, selon Pierre Espérance et Me Gédéon Jean, soulignant que près d'une centaine de détenus sont déjà décédés au cours de l'année 2022.

Ces derniers temps, on entend souvent des détenus qui interviennent dans des médias depuis leurs cellules pour faire part de leur situation et dénoncer les autorités pénitentiaires « qui font fi de leurs conditions carcérales ».

La faim, manque de soins de santé et d'eau potable, les conditions carcérales sont les principaux facteurs occasionnant les décès dans les centres carcéraux notamment au pénitencier national et bon nombre d'entre eux sont morts à l'intérieur même de leur cellule, dénoncent les défenseurs des droits humains.

Contacté par la rédaction, le Directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance souligne que les conditions de détention deviennent de plus en plus difficiles avec la montée en puissance des gangs armés et la rareté du carbutant qui persiste sur le marché. Les détenus font aussi face, dit-il, à un manque de soins au niveau des prisons. Cet avis est partagé par le responsable du Centre d'Analyse et de Recherche en Droits de l'Homme (CARDH), Me Gédéon Jean. Selon l'avocat, il s'agit d'une violation du droit à l'alimentation des prisonniers. 

Me Jean cite en exemple l'espace carcéral de Miragoâne « qui n'a pas été conçu pour recevoir des détenus ». Entassés dans des espaces très restreints, ils sont obligés de déféquer à l'intérieur de leur cellule, aux yeux de tout un chacun à longueur de journée, se plaint le responsable du CARDH. « Les prisonniers vivent dans des conditions dégradantes et infrahumaines. Ce n'est pas normal », déclare Me Gédéon Jean.

A en croire les défenseurs des droits humains, près d'une centaine de prisonniers sont décédés au cours de l'année en cours dans les différentes prisons du pays.

Du 2 au 5 octobre 2022, pas moins de 14 détenus sont décédés au pénitencier national dont 8 ont été enregistrés dans la nuit du 4 au 5 octobre, informe Pierre Espérance.

Par ailleurs, les responsables du RNDDH et du CARDH apportent un démenti formel aux informations selon lesquelles les prisonniers décédés ont été atteints du choléra. Toutefois, ils soulignent qu'il peut y avoir des cas isolés de choléra au niveau du pénitencier national pour répondre aux informarions circulées par les autorités pénitenciaires.

La rareté de carburant empêche les fournisseurs d'approvisionner le pénitencier national en produits alimentaires, sans compter les retards enregistrés dans le mode de paiement au niveau de l'État, se plaignent les défenseurs des droits humains.

Selon Pierre Espérance, le dysfonctionnement du système judiciaire, l'insécurité qui sévit dans le pays, empêchant la libre circulation des Magistrats viennent amplifier la détention préventive prolongée qui est un facteur favorisant la surpopulation carcérale, et les détenus en font les frais.

On pouvait voir des photos des détenus décédés au pénitencier national tournées en boucle sur les réseaux sociaux. Certains cadavres sont constatés dans des cellules sous les yeux des autres détenus. 


 

Par: Gazette Haïti News

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