
L’ex député de Limonade Quartier Morin, Hugues Célestin dénonce la détérioration de la crise multidimensionnelle qui saccage le pays. Cette crise est caractérisée notamment par la monte en puissance des actes criminels.
Il intervenait le vendredi 06 juin 2025, à l’émission « Le Rendez-vous » de Gazette Haïti News. L’ex parlementaire dénonce l’échec cuisant du conseil présidentiel de transition face à son incapacité, dit-il, pour mener sa mission édictée dans l’accord du 03 avril 2024.
« Un an plus tard, la crise sécuritaire s’est aggravée », a déploré le dirigeant de l’Initiative Patriote Marien (IPAM), un ex proche de l’actuel coordonnateur du conseil présidentiel de transition, l’économiste Fritz Alphonse Jean.
Face à ce constat, Hugues Célestin estime qu’il est mathématiquement impossible d’organiser des élections afin de doter le pays d’un président élu, le 07 février 2026.
Selon lui, on a besoin d’un minimum de 18 mois pour mettre en place la machine électorale, d’ajuster la liste électorale, réaménager les bureaux de votes dans des zones contrôlés par des hommes armés.
Malgré tout, les autorités concernées continuent de décaisser des fonds dans un processus électoral qualifié d’une démarché fictive afin d’attirer de fortes sommes de la communauté internationale, selon Hugues Célestin, ex compagnon de combat de Fritz Alphonse Jean.
Hormis les élections, Hugues Célestin dénonce également le processus référendaire initié par le conseil présidentiel de transition où l’avant-projet de constitution a soulevé beaucoup de grognes dans le pays. Selon lui, le CPT n’a aucune légitimité, ni légalité pour engager la nation haïtienne dans une telle démarché arguant que les conditions ne soient pas encore réunies dans le pays pour la tenue du referendum constitutionnel.
Il a prédit que deux scenarios sont possibles après le 07 février 2026. Premièrement, la modification du conseil présidentiel par la communauté internationale et le maintien du premier ministre Alix Didier Fils-Aimé au pouvoir avec un remaniement ministériel.
Il a évoqué en second lieu, un soulèvement populaire sur tout le territoire national qui, prédit-il, emportera le régime en place et favorisera l’arrivée d’une nouvelle équipe au pouvoir.
Ces nouveaux dirigeants auront pour mission d’installer un gouvernement capable de répondre aux problèmes cruciaux de la population, rétablir la sécurité dans le pays afin de créer des conditions propices à l’organisation des élections, afin de remettre le pays sur la voie démocratique, espère Celestin.
La situation devient plus compliquée pour le pays, depuis l’accession du conseil présidentiel de transition au pouvoir particulièrement sous le leadership de l’ancien gouverneur de la BRH, a dénoncé Hugues Célestin. Il a critiqué le représentant de l’accord de Montana au CPT, Fritz Jean qui avait pris la situation chaotique du pays pour son cheval de bataille avant sa désignation au CPT, alors que la situation ne fait que se détériorer après plus de douze mois au pouvoir. Il faut dire que, lors de la campagne politique pour diriger la transition de rupture, prônée par l’accord de Montana, Hugues Célestin avait présenté son ami Fritz Jean comme « un leader doté d'intégralité, de moralité et de compétences appropriées pour aider Haïti à sortir du chaos. »
Léon Kersivil
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