Les tensions ressurgissent au sein du Conseil présidentiel en lien avec la question de la mise à l’écart de trois de ses membres « inculpés » dans le dossier de corruption de la BNC. Un article de Gazette Haïti avait fait état mercredi des pressions de l’international exercées sur le CPT à ce sujet. Selon Pierre Esperance du RNDDH, invité sur un media de la capitale, le département d'État américain aurait exigé la mise à l’écart de ces conseillers sous 24h.
Un délai de vingt quatre heures qui prendra fin, ce vendredi 29 novembre 2024, serait accordé par le département d’Etat américain au CPT pour le retrait de Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin soit effectif, rapporte le directeur exécutif du RNDDH.
Intervenant, ce jeudi 28 novembre 2024 sur
Magik9, le responsable du réseau national de défense de droits humains affirme que l'intervention du département d'État américain fait suite à l'échec de l'initiative de la CARICOM en août dernier, sous demande de l'administration Biden, de s'entretenir au coordonnateur du CPT à l'époque, en l'occurrence Edgard Leblanc Fils afin d'arriver au retrait définitif des concernés.
Selon Espérance, en cas de refus, des sanctions seront imposées aux conseillers en question, lesquelles pourraient même affecter les autres membres du CPT.
Pour éviter « ce spectacle inacceptable », il revient aux quatre autres membres votants d'adopter, conseille-t-il, une résolution pour arriver à l'expulsion des représentants de l'accord du 21 décembre, de Pitit Dessalines et de RED/Compromis Historique.
Le défenseur des droits humains continue de dénoncer la présence des trois « inculpés » qui, dit-il, représente un handicap majeur pour le bon fonctionnement du CPT. Il dénonce également le support de Leslie Voltaire aux trois conseillers qui avaient voté la résolution du 04 octobre dernier le nommant président du CPT.
Suite à la réapparition spectaculaire de ce dossier, un conseil des ministres initialement prévu mercredi 27 novembre 2024 a été reporté après que le président du CPT Leslie Voltaire et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ont refusé de siéger aux côtés de Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin, a révélé M. Esperance.
Plusieurs dossiers devaient être approuvés lors de ce conseil des ministres dont la nomination de nouveaux directeurs généraux.
Lors d'un déjeuner à Kinam, Leslie Voltaire a dit aux trois conseillers: « il faut faire quelque chose ». Le président du CPT aurait donné un délai ne passant le 30 novembre à Gilles, Vertilaire et Augustin pour décider. Trois options sont sur la table : 1) ils se mettent d'accord pour participer à la signature d’une résolution les mettant à l'écart; 2) les 4 conseillers qui ne sont pas impliqués dans le scandale signent une résolution réduisant le vote majoritaire à 3/4; 3) ils se retirent et remettent leur droit de votes aux 4 membres restants.
Dans un communiqué de presse publié mercredi 27 novembre 2024, RED et Compromis Historique ont réaffirmé leur soutien à Smith Augustin, leur représentant au sein du Conseil Présidentiel de Transition.
La sortie de Pierre Esperance va dans le même sens que les informations de Gazette Haïti publiées mercredi à propos des pressions de l’international exercées sur le conseil présidentiel de transition.
Par Léon Kersivil
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