PubGazetteHaiti202005

« Ils seront neutralisés et démantelés » : installé, Normil Rameau déclare la guerre aux gangs armés

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Le nouveau directeur général de la Police Nationale d’Haïti, Normil Rameau, a été officiellement installé ce vendredi 21 juin 2024, dans ses nouvelles fonctions au local de la DGPNH à Clercine. Rameau promet des actions décisives tout en reconnaissant « l’exceptionnalité » du contexte actuel.

L’événement, marqué par la présence des hautes autorités de l’Etat et des membres du corps diplomatique, s’est déroulé dans une atmosphère solennelle. Après deux ans et huit mois, Frantz Elbé quitte ses fonctions de Directeur Général de la Police Nationale d’Haïti. Dans son discours, Elbé a présenté un bilan positif de son administration.

« J’avais pris la PNH dans une situation extrêmement difficile », a déclaré Frantz Elbé, ajoutant qu’il avait abordé « le travail avec un esprit de sacrifice pour servir et protéger la population ». Il a souligné l’importance de « l’unité au sein de la PNH qui a permis de stabiliser le pays. »

Frantz Elbé a associé subtilement l’unité de son commandement et l’esprit de sacrifice aux démarches qui ont permis la mise en place du Conseil présidentiel et du gouvernement. « Nous avons pu limiter les gangs dans leur zone de confort pour protéger les espaces non pollués », a-t-il affirmé, précisant que son commandement avait réussi à démanteler les gangs de Ti Makak, Ti Grèg et Makandal. Il s’est également félicité d’avoir augmenté les primes de risque pour les policiers.

Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Carlos Hercule, a salué les qualités de Normil Rameau, rappelant son leadership à la tête de la Direction Centrale de la Police Nationale d’Haïti. Il a loué le sens du commandement du nouveau directeur général, qui hérite d’un contexte difficile.

Dans son discours, le Premier ministre Garry Conille a fait une analogie entre la situation sécuritaire et la médecine, affirmant que la maladie a beaucoup de complications. « En bon docteur, nous devons faire le diagnostic pour voir quel médicament, quel dosage administrer », a estimé Dr Garry Conille.

« Le pays vit des heures sombres », a rappelé le chef du gouvernement au nouveau directeur de la PNH, dressant un tableau sombre de la situation. « Personne n’est à l’abri de la fureur des gangs armés. Cela fait trop longtemps que cela dure. Il faut que cela cesse », a martelé Garry Conille, ajoutant qu’« il est temps de procéder à la reconquête de nos espaces et de rétablir la confiance ».

Prenant la parole à son tour, Normil Rameau a déclaré avoir tiré des leçons du passé. Conscient de « l’exceptionnalité des conditions actuelles », il veut redonner espoir à la population en promettant un retour à la tranquillité.

Normil Rameau s’engage à neutraliser et démanteler les groupes armés qui sèment la terreur dans le pays, tout en maintenant la confiance placée en lui. Aux policiers et policières, il promet une amélioration des conditions de travail.

Actuellement, les gangs occupent une large partie du territoire national et cherchent à s’emparer de plus de territoires. « Ils seront neutralisés et démantelés, promet Rameau. « Nous sommes les détenteurs de l’exercice de la violence légale et légitime, nous reprendrons le monopole aujourd’hui ».


À l’issue de son discours, contrairement à la courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux prétendant qu’il a ignoré son prédécesseur Frantz Elbe, le nouveau chef de la police a salué toutes les personnes présentes sur l’estrade. 

Le président du Conseil Présidentiel de Transition, clôturant l’événement, a exprimé son désir de voir le retour de la sécurité dans tout le pays. « Le pays veut respirer un nouveau souffle », a indiqué M. Leblanc.

« L’installation du nouveau directeur général vise à apporter un nouveau souffle à la PNH pour assurer la sécurité des habitants de la capitale et des villes de province », a précisé l’actuel chef de l’exécutif, promettant que ni le gouvernement ni le CPT ne feront pression sur Rameau. Il espère que ce dernier saura s’élever à la hauteur de la tâche difficile qui lui est assignée.

Lors de son administration en 2019, Normil Rameau avait été critiqué publiquement par le Premier ministre de l’époque, Joseph Jouthe, qui avait mis en doute son leadership. 

 

 


Par: Daniel Zéphyr

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