PubGazetteHaiti202005

Haïti ne veut pas de diktats de l’international, critique « EDE » après le soutien subtil de la cheffe du BINUH à Ariel Henry

.

Dans une lettre adressée au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies Antonio Guterres le 11 novembre, le parti politique « EDE » via sa secrétaire générale Sterline Civil a fait part de ses plus vives préoccupations après les publications sur X de la cheffe du BINUH Maria Isabel Salvador affichant « un soutien au pouvoir de Ariel Henry ». EDE qui qualifie les déclarations de « fâcheuse, déplorable et inacceptable », rappelle que Haïti ne veut pas de diktats de l’international.

Ce sont des déclarations qui ont été sujet à de vives critiques de la part des différents membres de la classe politique. Sur X, la cheffe du BINUH Maria Isabel Salvador a subtilement exprimé son soutien à Ariel Henry.

« Le seul chemin pour sortir d’une transition politique ce sont des élections démocratiques, transparentes et participatives.  On ne sort pas d’une transition par une nouvelle transition (…). Ceux qui proposent une « nouvelle transition » s’éloignent des principes démocratiques et veulent imposer leurs intérêts individuels en oubliant les intérêts du peuple », avait écrit la représentante du Secrétaire Général de l’ONU sur X.

Remonté, offusqué, EDE n’a pas manqué de critiquer ces déclarations qu’il qualifie de « déclaration fâcheuse, déplorable et inacceptable ». Le parti de l’ancien premier ministre Claude Joseph rappelle au secrétaire général de l’ONU que cette déclaration qui se veut un soutien subtil à Ariel Henry survient à une période où les structures politiques sont en pleines négociations politiques avec la venue de la mission de la Caricom en Haïti.

« Vous conviendrez avec moi, Monsieur le Secrétaire général, qu’une telle déclaration, dans un tel contexte, ne saurait nullement laisser indifférentes la classe politique et l’opinion publique haïtiennes, étant entendu que, en principe, la Cheffe du BINUH n’agit et ne s’exprime qu’en votre nom et que, par conséquent, son opinion ne peut se dissocier de celle de l’Organisation des Nations Unies », fait remarquer Sterline Civil, Secrétaire Générale de l’ONU.

Dans le document, EDE rappelle à l’international que « Haïti veut et demande l’expertise technique et l’accompagnement solidaire de l’international pour l’aider à sortir de la spirale de l’instabilité, de la pauvreté et du sous-développement, non pas de ses diktats ou injonctions qui, de tout temps, se sont révélés contre-productifs voire néfastes. »


Évoquant l’échec cuisant de Ariel Henry depuis sa prise de fonction juillet 2021 et son non-respect à l’égard des deux accords qu’il a signés avec un ensemble de structures politiques, EDE estime cette prise de position contrevient aux règles et principes qui gouvernent les relations diplomatiques, particulièrement à l’article 41, 1er alinéa de la Convention de Vienne du 8 avril 1963 qui stipule que : « sans préjudices de leurs privilèges et immunités (diplomatiques), toutes les personnes qui bénéficient de ces privilèges et immunités ont le devoir de respecter les lois et règlements de l’Etat accréditaires. Elles ont également le devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de cet Etat ». 

 

« Elle contrevient aussi  à l’article 2, alinéa 7 de la Charte des Nations Unies stipulant que : « aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétente nationale d’un Etat » », ajoute EDE dans la correspondance.

Compte tenu de sa haute position dans la crise politique, EDE croit que la cheffe du BINUH « devrait s’abstenir de toute action, de toute déclaration intempestive et malencontreuse qui serait susceptible d’envenimer le climat sociopolitique ou entraverait le dialogue ou toute possibilité d’entente entre les acteurs. »

L’actuelle cheffe du BINUH Maria Isabel Salvador, de l’Equateur, a succédé à Helen Lalime qui avait occupé cette fonction durant tout le mandat du président Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet 2021. La diplomate américaine a souvent fait l’objet de critiques de plusieurs secteurs du pays pour son « soutien au pouvoir du PHTK ». 

 

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

Category

Politique

Culture

Economie

Post on Jul 08, 2024
La Citibank mettra fin à ses opérations en Haïti en raison d’une demande faible de la part des clients institutionnels et d’une baisse de l’activité bancaire internationale, mettant ain

Sport