Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé ce jeudi que la communauté internationale continuait d'étudier la possibilité d'envoyer une force en Haïti, pays gangrené par les gangs, et que le sujet serait évoqué pendant la visite du président Joe Biden au Canada.
“Il y a des discussions aux Nations unies sur une sorte de force multinationale, une discussion à laquelle nous participons activement”, a affirmé M. Blinken devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.
“Le président se rendra au Canada ce soir [jeudi], en fait, où nous poursuivrons ces discussions avec le gouvernement canadien pour voir ce que nous pourrions faire ensemble ainsi qu'avec d'autres pays, les pays du CARICOM (Caraïbes) et de la région afin de soutenir cela”, a-t-il dit.
Le président Joe Biden se rend jeudi et vendredi au Canada où il aura des entretiens notamment avec le premier ministre Justin Trudeau.
L'idée d'une force multinationale de police ou de sécurité pour aider Haïti, ravagé par une crise politique, sécuritaire et économique, est en discussion depuis des mois, mais n'a pas encore aboutie. Elle avait été évoquée dès l'automne dernier avec à l'époque un caractère d'urgence.
Les États-Unis ont indiqué être prêts à soutenir une telle force, mais pas à la diriger.
L'envoi d'une force étrangère réveille des souvenirs douloureux pour les Haïtiens. Le pays a déjà reçu des troupes américaines, françaises ou canadiennes, et des missions onusiennes – dont l'une a apporté le choléra, provoquant une épidémie qui a fait plus de 10 000 morts.
Environ 530 personnes ont été tuées, dont un grand nombre par des tireurs embusqués, et près de 280 enlevées par les gangs qui sévissent impunément en Haïti, a indiqué mardi l'ONU demandant le déploiement d'une force d'appui spécialisée.
Près de la moitié de la population haïtienne, soit 4,9 millions de personnes, peine à se nourrir, a mis en garde jeudi le Programme alimentaire mondial (PAM).
Radio Canada
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