Dans un communiqué de presse publié le 29 novembre 2022, le Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) exhorte la République Dominicaine à traiter les migrants haïtiens avec « respect et dignité ». Elle condamne également avec « rigueur ces violations flagrantes de droits humains dont sont victimes les migrants.e.s haïtien. ne.s ».
Le Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) appelle à de meilleurs traitements envers les migrants haïtiens en République Dominicaine. Dans un communiqué de presse le GARR dit constater que les rapatriements des ressortissants haïtiens à la frontière haïtiano-dominicaine se sont intensifiés, en dépit de l'appel du haut-commissaire de l'ONU, Volker Türk à la République Dominicaine de surseoir aux rapatriements forcés de migrant.e.s haïtien.ne.s, en raison de la crise humanitaire et sécuritaire qui s'installe dans le pays.
Le GARR a indiqué que « les autorités dominicaines multiplient les déportations au mépris du respect des droits des migrants. L'adoption du décret 668-22, conçue spécialement pour chasser les haïtiens et les bannir définitivement du sol dominicain, atteste, une fois de plus, la portée discriminatoire de ces mesures ».
Selon le GARR, « nos compatriotes haïtiennes et haïtiens continuent d'être victimes d'actes de violences lors des opérations de rapatriement massif à la frontière haïtiano-dominicaine, ils ont été traqués, bousculés, insultés et placés dans des camions en forme de cage pour être ensuite emprisonnés dans des centres ne disposant d'aucune infrastructure. Ils dorment à même le sol dans un environnement insalubre, privés de nourriture avant d'être reconduits à la frontière, entassés dans des camions ».
En raison de ces mauvais traitements infligés envers les migrants haïtiens au pays voisin, le GARR exhorte « la République dominicaine de traiter les ressortissants haïtiens avec respect et dignité comme l'exigent tous les instruments légaux qu'elle a signés ».
Par ailleurs, il dit condamner « avec vigueur ces violations flagrantes de droits humains dont sont victimes les migrants.e.s haïtien. ne.s ».
En outre, il dénonce « ces rapatriements qui se font en dehors de la convention interaméricaine relative au statut des réfugiés ; du protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés et du protocole d'accord de 1999 sur le processus de rapatriement que la République dominicaine et Haïti ont signé ».
Le GARR continue d'exhorter les autorités haïtiennes sur leur obligation de travailler au respect et à la promotion des droits des migrant.e.s haïtien.ne.s tout en s'assurant de créer les conditions nécessaires pour que les gens arrêtent de fuir le pays.
De septembre à novembre 2022, selon les rapports du GARR, les autorités dominicaines ont expulsé de leur territoire 56 310 haïtiens, dont 12 953 femmes et 6 284 enfants. Selon l'UNICEF, environ 1800 enfants séparés de leurs parents ont été expulsés à la frontière au cours de cette année.
Par : Daniella Saint-Louis
- Log in to post comments