Adresse à la nation: Ariel Henry s’accroche à son poste, appelle au calme et souhaite la reprise des activités

«Une transition ne peut pas déboucher sur une autre transition»: Ariel Henry s’accroche à son poste
Dans une adresse à la nation ce jeudi 8 février 2024, le Premier ministre Ariel Henry a dénoncé les responsables politiques de l’opposition ayant « appelé à la violence » pour tenter de le déloger à la Primature. Ariel Henry qui s’accroche à son poste, appelle à la reprise des activités tout en invitant les protagonistes à dialoguer.

L’adresse à la nation du Premier ministre Ariel Henry était très attendue par les médias et la population en général. Mais le chef du gouvernement est intervenu très tard. Le visage visiblement fatigué, Ariel Henry tant bien que mal a délivré un message. Celui de dire qu’il reste à son poste.

Le chef du gouvernement qui a présenté ses sympathies envers les victimes des dernières manifestations, sans évoquer directement la le des agents de la BSAP « tués par la police lors d’affrontements », appelle à un « vivre-ensemble » pour sauver Haïti. Ariel Henry estime que la seule solution pour sortir le pays de ce bourbier est l’entente. 

Selon le chef de l’exécutif, la responsabilité d’un gouvernement de transition est de créer des conditions pour réaliser des élections pour se hisser sur le chemin de la démocratie. « Une transition ne peut pas déboucher sur une autre transition », estime Ariel Henry qui reprend les mêmes propos de la cheffe du BINUH et ceux du chargé d’affaires américain Eric Stromayer.

Ariel Henry estime que les leaders politiques qui appellent à la violence pour s’emparer du pouvoir ne sont pas dans l’intérêt du peuple haïtien qui, selon lui, a besoin de paix et de la sécurité. « Une fois que le problème de l’insécurité réglé,  le processus électoral sera lancé pour remettre le pouvoir aux dirigeants choisis par le peuple issus des urnes », promet le chef de la primature.

Résoudre l’insécurité passe par le déploiement de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité mais aussi par le renfoncement des forces de l’ordre, indique Ariel Henry qui renouvelle son engagement de donner des moyens à la PNH pour mater les groupes armés. 

D’ailleurs, Ariel Henry salue « le professionnalisme des agents de police et le comportement affichés durant les dernières manifestations »; lesquelles ont été soldées par des morts dont 5 agents de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP).

Appelant les régions où les manifestations ont été émaillées de violences au calme, il affirme que son gouvernement travaille pour la reprise des activités.

Un discours de « provocation »

Ce discours de Ariel Henry n’est pas bien perçu du côté de l’opposition. Intervenant sur les ondes de la Radio Caraïbes FM ce matin, le leader de la structure politique « Les Engagés pour le Développement » (EDE) Claude Joseph a assimilé l’adresse du Premier ministre à de la « provocation ». Il appelle à la poursuite de mobilisation pour forcer le départ du premier ministre. 

De son côté, le leader de la structure politique Pitit Desalin Jean Charles Moïse a fustigé le comportement du pouvoir en place. Il croit que Ariel Henry est atteint de « folie ». L’ancien candidat à la présidence réitère son engament de continuer la mobilisation jusqu’au départ de Ariel Henry.

Dans son adresse à la nation, Ariel Henry assuré qu’il allait continuer à rencontrer dès ce jeudi des acteurs politiques « afin de parvenir à un consensus pour mettre fin à ce cycle de crise ».

Par: Daniel Zéphyr