PubGazetteHaiti202005

Haïti entre des politiques piqués par l’obsession morbide d’être, et des déséquilibrés en mal de paraitre et à visées égotistes.

Walson Sanon, coordonnateur ANFOS pour Haïti

Dans toute société en crise, l’espoir repose généralement sur ses élites pour une planche de salut. Et ceci, en raison même d’un statut qui leur confère une influence quasi certaine dans la vie socioéconomique, politique et culturelle de leur communauté. 

Ils sont universitaires, journalistes, Responsables d’associations socioprofessionnelles, dirigeants et ou chefs d’entreprises, hauts fonctionnaires de l’Etat, écrivains, hommes ou femmes politiques, entre autres, à constituer ces groupes de femmes et d’hommes  ayant droit à certaines qualités valorisées socialement.

 Dépositaires de nombreuses responsabilités. 
Elles/ils représentent ce qui pourrait être considéré comme le rempart des valeurs de la société ou mieux encore, le contrepoids aux obstacles empêchant la promotion  et ou la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie.

En Haïti, alors que le désenchantement sous toutes ses formes notamment politique gagne l’esprit et l’action du citoyen lambda, nos élites, en panne d’inspiration se livrent tantôt à des séances de contemplation tantôt à une démarche identitaire  dans les actions d’une masse pourtant en quête de repère. C’est le cas particulièrement de certains politiques qui veulent, par tous les moyens, accéder au pouvoir.

 Ils sont, par contre, de deux catégories avec des caractéristiques sociales différentes.

 D’un côté, des bénéficiaires d’un curriculum bien étoffé en matière de formation académique.

 De l’autre, des victimes d’une exclusion sociale les ayant poussés à une éducation au rabais, mais qui se sont forgés, bon gré, mal gré,  une notoriété de façade.

La première catégorie laisse l’impression que certains intellectuels sont frappés d’une obsession morbide d’être à la magistrature suprême de l’Etat peu importe le prix.  Prêts à tout, y compris des coups tordus, de l’affairisme, de félonies, d’intrigues, de conspiration, de trafics d’influence, ils ne reculent devant rien pour atteindre leur objectif. 

Quant à la deuxième catégorie, ils s’illustrent particulièrement dans la promotion du chaos par le biais de l’apologie de la violence ou de la politique de la terre brulée. 

Passés maitre dans l’art de la fabulation, ces politiques se réclament d’un patriotisme de faux-semblant pour convaincre un auditoire souvent très peu avisé. Tout cela, dans le cadre d'un agenda à finalités égotistes  ne tenant nullement compte des intérêts collectifs. 

  Bref, dans un cas tout comme dans l’autre, on a affaire à  deux tendances contreproductives.

 Celles-ci amplifient une crise de confiance déjà trop aiguë au point d’atteindre une polarisation sociopolitique défiant tout effort de cohésion sociale.

Or, la décadence de la société s’accentue au rythme que les valeurs de respect d’autrui, de solidarité, d’amour pour la patrie, entre autres, s’effritent. Dans cette optique, une nouvelle vision qui promeut un consensus minimum soit-il, s’impose.

 Il revient à des citoyens dont les convictions pour une Haïti forte et prospère se trouvent enracinées dans le rêve ou la mémoire des Aïeux de prendre les dispositions appropriées. 

En conséquence, ils se doivent d’agir de façon célère dans le sens du maintien d’un équilibre par leur engagement politique. 

 Plus que jamais, Haïti a besoin aujourd’hui de dirigeants responsables et qui soient d’une virilité politique incontestable. Ceci, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition. 

 Notre fierté de peuple libre est pour l’instant à rude épreuve à cause d’un climat sécuritaire délétère qui s’aggrave de jour en jour. 

 Le courage de prendre des décisions politiques intelligentes est au rendez-vous.

 Et cela ne doit pas se faire en bandes dispersées et encore moins en faisant l’économie de la défense des intérêts supérieurs de la nation. 

Les grands hommes ne doivent pas se contenter de faire l’histoire, ils ont l’obligation de tracer les contours de l’avenir  à l’encre de la dignité. 
 
Par: Walsonn Sanon
Coordonnateur National ai ANFOS pour Haiti

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