September
25
/ 2019
PORT-AU-PRINCE, le 25 Septembre 2019
(www.gazettehaiti.com)
Pour la 13ème Journée consécutive, les opposants au pouvoir ont réussi à imposer leur loi dans la Capitale haitienne, ses environs et dans certaines villes de province. Alors que le Président Jovenel Moise s'est adressé à la nation tôt ce matin demandant une « trève historique » après plusieurs jours de mobilisation pour réclamer son départ, les manifestants ont à nouveau foulé le macadam. L’allocution du Président, au lieu de calmer la situation, a plutôt contribué faire monter la pression.
Une fois de plus, les banques, l’administration publique, les écoles et les stations services sont restées fermées. Les rues de Delmas, de Pétion Ville et de Carrefour ont été les plus barricadées à l'aide de pneus enflammés et objets de toutes sortes. La circulation des véhicules qui a commencé tôt dans la matinée allait s’estomper en milieu de journée. Les rues étaient vides.
Les manifestants et les forces de l'ordre, toutes unités confondues dont ls Swat Team se sont affrontés sur la route de Delmas quand ils ont exprimé leur intention de monter à Pétion-Ville. Leur objectif était clair: semer la pagaille dans cette commune « pour forcer les nantis qui soutiennent encore Jovenel Moise à le lâcher », pour reprendre leurs propos. Des gaz lacrymogènes ont été lancés à profusion et les protestataires ont riposté par des jets de pierres. Plusieurs arrestations ont été opérées et des blessés par balles recensés.
Les manifestants se sont attaqués à plusieurs magasins trouvés sur leur parcours. Certains en ont profité pour rançonner des passants ou propriétaires de magasins notamment à Pétion Ville. On a même signalé des scènes de pillage.
La résidence de la mère de la Journaliste de Radio Kiskeya Liliane Pierre Paul n'a pas été épargnée. Ils ont eu le temps de casser les pare-brises du véhicule stationnant dans le parking avant d’identifier le Journaliste Stephane Pierre Paul qui se trouvait sur les lieux. Ils se sont vite excusés auprès de la Radio, mais certains d'entre eux, plus menaçants, ont quand même réclamé de l’argent avant de partir, a expliqué Stéphane au Journal tout en déplorant ces actes répréhensibles. Il ne s'agissait pas d'une attaque ciblée a-t-il précisé.
Au niveau de Delmas 47, un jeune manifestant a été tué par balles lors des échauffourées avec la police tandis qu'à Delmas 17, ils ont mis le feu à une station d’essence Total. Le pire a été évité grâce à des Extincteurs.
La situation était aussi tendue à Mirebalais, Cayes, Gonaïves, St Marc, Jacmel, Cabaret et au Cap Haitien. Dans la deuxième ville du pays, des milliers de personnes ont manifesté sous une pluie battante. On rapporte que plusieurs entreprises ont été attaquées. A Jacmel, des manifestants ont tenté d'incendier le Lycée Pinchinat considéré comme un patrimoine.
Les manifestants annoncent qu'ils resteront dans les rues jusqu'à la démission du Président Jovenel Moise.
La Gazette
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